BIENVENUE SUR MON BLOG

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dimanche 29 mars 2020

UN LIEU RÊVÈ



Nous nous connaissions si peu et étions si différents. Elle si jeune, virevoltante, tourbillonnante, emplie d’une énergie qui habituellement m’aurait fait rire mais j’étais ailleurs, taciturne dans mes pensées sombres d’un espoir déçu, d’un destin amoureux brisé. La veille, elle m’avait dit qu’elle aimait marcher, je lui ai répondu que moi aussi, elle a aussitôt voulu organiser une randonnée, dès le lendemain.

Tout avait mal tourné, nous nous étions perdus, l’orage a éclaté, nous avions trouvé refuge dans une vieille cabane de berger et attendant que la pluie cesse. J’avais glissé en me précipitant dans l’abri et avais terriblement mal à la hanche et l’épaule gauche. Elle avait ri de ma chute, ce qui avait contribué à m’agacer.

Nous avions essoré nos vêtements tant bien que mal, j’avais froid, elle ne se plaignait de rien, était joyeuse malgré la présence à ses côtés d’un vieux con grincheux. Elle parlait beaucoup, me questionnait sans attendre la réponse, ce qui m’arrangeait. Je n’écoutais pas vraiment ce qu’elle disait mais parfois certaines phrases étaient captées par mon cerveau qui ne voulait plus les lâcher. « Quel est l’endroit où tu aimes te trouver le plus au Monde ». J’aurais pu lui répondre sournoisement « ta gueule » ou « dans ton cul » mais il aurait fallu pour cela que je prête une vague attention à ce qu’elle disait.

Il y a quelques semaines encore, sans doute pour la choquer ou la provoquer, je lui aurais répondu que l’endroit que j’aimais le plus au Monde était le lit d’une femme. Je lui aurais décrit la pièce, le lit en lui-même, la couleur des draps et la femme en elle-même. Ses courbes, ses cheveux, détaillé son épilation, ses tatouages, localisé ses piercings s’il en était. Je lui aurais aussi donné des détails les plus crus sur le déroulement de nos ébats.

Mais aujourd’hui, l’idée même d’évoquer une femme m’était trop douloureuse.

Plus certainement aurais-je répondu que j’aimais me retrouver dans un bar avec des vieux copains, ceux qui t’aiment depuis longtemps mais ne le disent pas, ceux qui t’écoutent, qui ne te jugent pas, avec qui tu prends une grosse cuite quand ça va mal, ceux que ta femme déteste parce que tu picoles avec eux et qu’en plus tu parles de cul et reluques les filles. Ceux avec qui tu ne t’engueules jamais, ou alors pas longtemps. Ceux que j’avais appelés à deux heures du matin après ma dispute irréversible.

Il ne pleut plus, on va pouvoir repartir.

bar "les copains d'abord", Mulhouse - DR


lundi 23 mars 2020

dimanche 22 mars 2020

LA CARAVANE DU PAPE


En 1623, pendant la guerre de trente ans, Leone Allaci, nommé légat du Pape Grégoire XV à Heidelberg, a pour mission de ramener la bibliothèque de la ville protestante à Rome. Le chargement de 196 caisses doit voyager en carioles, parfois à dos de mulets quand il s’agira de traverser les Alpes.

Accompagné d’une armée de mercenaires dirigés par les capitaines Feroggio et Oeslingen ainsi que de quelques villageois fuyant les guerres, Allaci devra faire face aux convoitises de son précieux chargement avec la force de sa foi et de son savoir, lesquels seront mis à rude épreuve quand interviendra la jeune Lotte.

Le roman est inspiré d’une histoire vraie, le personnage d’Allaci et son étrange voyage ont réellement existé.

Si l’on peut parfois être dérouté par les références aux philosophes et textes anciens (tous sont bien réels et les érudits apprécieront), on est cependant vite transporté dans cette traversée insolite et les personnalités des quatre personnages principaux.



samedi 21 mars 2020

AUX ABRIS



Dès mardi, j’avais dans l’idée d’un billet sur ce blog pour évoquer ce confinement, il aurait fait le parallèle avec une publication que j’avais faite sur un réseau social dimanche midi à propos du premier tour des élections municipales et qui a été amplement commenté, voire reproché.

Le travail à domicile aidant, nous voilà samedi et toujours aucun article de ma part bien que je sache mes lecteurs nombreux piaffant d’impatience (enfin presque).

Certainement est-ce mieux, depuis mardi j’ai lu comme nous tous une floppée de messages, tantôt laxistes, tantôt solidaires, tantôt un brin professoral, parfois anxiogène, de temps à autre complètement con aussi (ah, cette bonne vieille théorie du complot) et loin de moi l’idée d’ajouter une énième pelletée sur la montagne.

Après quatre jours de confinement j’observe des comportements que je ne partage pas, des attitudes qui m’affligent, des commentaires qui m’exaspèrent, mais à quoi bon surenchérir dans ce triste débat.

Ce que j’observe aussi, ce sont les changements d’attitudes, les actions individuelles, solidaires.

Rester à domicile, que ce soit en chômage partiel ou en télétravail n’est facile pour personne, je pense aux parents d’enfants trop petits pour comprendre qu’on ne peut pas aller à l’école, jouer, voir les copains ou les grands-parents. Enfants trop petits ou dont le handicap ou la pathologie complique la situation. Je pense à tous ces parents qui gèrent comme ils peuvent la situation.

Je pense aussi aux soignants, aux forces de l’ordre, aux pompiers, les personnels des magasins d’alimentation, tous ceux qui travaillent pour qu’on puisse avoir un minimum de vie et de sécurité.

Je pense aux personnes âgées, aux résidents et personnel des EPADH.

Alors on s’organise, on s’encourage, on se soutient.

Chaque soir, à vingt heures, nous sommes nombreux à encourager les soignants -mais pas uniquement eux- en applaudissant à nos balcons. Ce n’est sans doute pas grand-chose, mais suffisamment pour envoyer un message si symbolique soit-il.

Je vois aussi des groupes d’entraide se créer sur les réseaux sociaux, des forums, des discussions pour soutenir et aider ceux qui travaillent.

Je vois des initiatives pour vivre le confinement, des idées pour le supporter, du positif, de l’entraide, de la solidarité. C’est parfois très simple.

Quand tout cela sera fini, qu’il sera bon de se revoir, de se serrer dans les bras, de trinquer pour de vrai, d’aller voir un spectacle, de faire du sport. J’en rêve déjà, un dîner avec mes enfants, avec mes copains ! Tout cela nous manque, mais reviendra.

Je rêve aussi que cet épisode nous donne conscience de l’amour qu’on porte à nos proches sans forcément se le dire aujourd’hui. Qu’il nous fasse réaliser la chance que nous avons de vivre, tout simplement, en bonne santé. Qu’il nous permette de comprendre qu’il y a autour de nous des femmes et des hommes dont le métier est de nous soigner, de nous protéger, la nuit comme le jour.

Je rêve, peut-être est-ce une utopie, que l’on en sorte plus humain, plus solidaire, plus empathique, plus généreux.

Un peu moins con ?

"Ensemble"


mardi 10 mars 2020

Boris VIAN

Boris Vian (1920-1959) est né il y a cent ans ce 10 mars. 


Hommage sans fioriture à ce génie des mots. 





Un grand merci à la station de radio publique FIP qui a diffusé en ce jour anniversaire de nombreux textes et chansons de l'artiste.

dimanche 1 mars 2020

UN CHAMPIONNAT DE FRANCE QUI LAISSE DES TRACES !



Alors que les amateurs de courses sur asphalte se voyaient privés de compétition à Cannes et Paris pour cause de coronavirus, les championnats de France de Cross FSGT étaient maintenus ce premier mars à Valbonne et j’avais fait de ce rendez-vous l’un de mes objectifs de course à pied 2020.

C’est sur le site des Bouillides, à Valbonne que Chantal et moi courions presque à domicile sur un parc que nous connaissons bien pour s’y être entraîner régulièrement il y a quelques années. Pour l’occasion, nous étions accompagnés par Nath dans le rôle important de supportrice.

Un peu de pluie en venant qui s’est vite arrêtée, celle d’hier avait rendu fourbement glissant quelques hectomètres du parcours longeant la rivière, inspecter le circuit lors de l’échauffement était plus que jamais indispensable.

Et nous en avons tiré les enseignements utiles. La première partie du parcours était particulièrement technique, des souches, des cailloux, des pièges nombreux sur lesquels la vigilance était de mise. Un pont en bois rendu glissant par la pluie, puis sur la deuxième partie du circuit des bosses difficiles, assez courtes mais très raides qui se succèdent. Donc beaucoup de changements de rythme dans une course courte (6,6 km pour moi, 4,6 km pour Chantal), évidemment rapide.

Piégé au départ, je me retrouve enfermé contre les piquets et la rubalise, m’obligeant à un départ de course loin des usages. J’improvise. Pointé en vingt-deuxième place à la fin de la première boucle, je remonte quatre concurrents au début de la deuxième pour maintenir mon classement jusqu’à la fin.

Si le coureur précédent m’est resté en ligne de mire longtemps, je n’ai jamais pu le rejoindre, il passait mieux les bosses tandis que je réduisais l’écart en descente. Pour les suivants, j’étais rassuré de ne plus entendre leur foulée à mes trousses mais les savais assez proches car l’un d’eux était membre d’un club co-organisateur et par conséquent connu de nombreux jalonneurs du parcours. Son applaudimètre me commandait d’être sur mes gardes.

Chantal pour sa part n’a rien pu faire face aux deux concurrentes devant elle, nettement au-dessus du lot, mais a maintenu son effort toute la course sans savoir l’écart avec les suivantes. En l’observant dans la dernière bosse, je pus voir que ces dernières n’étaient pas très loin mais que leur foulée marquée par la fatigue assurait la troisième marche du podium à notre amie.

Pour la dernière course le vent a fait son apparition, ajoutant de la difficulté à ce parcours qui est sans doute le plus difficile qu’il m’ait été donné d’affronter en cross.


Une des bosses qui chauffent les cuisses

Les gars de Bezons

Chantal, triomphale