BIENVENUE SUR MON BLOG

BIENVENUE SUR MON BLOG



dimanche 15 août 2021

DANS LES SALLES AVEC UN GRAND ÉCRAN (7)

NOMADLAND : de Chloé Zhao, avec Frances Mc Dormand, David Strathaim, Gay De Forest. 

Après l’effondrement de la cité ouvrière du Nevada où elle vivait, Fern décide de partir seule à bord de son van. Elle découvre à la fois la solitude des grands espaces de l’Ouest américain, la solidarité du monde nomade contemporain et le regard des sédentaires.

Le montage un peu haché et cloisonné du film déroute dans un premier temps, mais l’on comprend qu’il s’agit là de montrer les grands écarts vécus par les nomades, entre moments d’isolement et grand rassemblement, entre immensité désertique et densité de la ville.

Un film bouleversant pour ma première salle obscure depuis de nombreux mois !

MINARI : de Lee Isaac Chung, avec Steven Yeun, Ye-Ri Han, Alan S Kim

Une famille américaine d’origine sud-coréenne s’installe dans l’Arkansas où le père de famille veut devenir fermier. Son petit garçon devra s’habituer à cette nouvelle vie et à la présence d’une grand-mère coréenne qu’il ne connaissait pas.

C’est la quête du rêve américain, l’idée que demain sera meilleur s’il est ailleurs. Chaque membre de la famille devra s’adapter à son nouveau mode de vie.

Un film magnifique !

KAAMELOTT : de et avec Alexandre Astier

Changement de registre. Au cinquième siècle le roi Arthur revient contre son gré détrôné le cruel Lancelot du lac.

Hormis la musique j’ai trouvé ce film très moyen, même s’il m’est arrivé de sourire parfois je m’attendais à beaucoup mieux. Les différents flash-backs dans l’adolescence d’Arthur n’apportent rien d’autre que de la confusion à un scénario creux.

ROUGE : de Farid Bentoumi avec Zita Hanrot, Sami Bouajila, Céline Salette

Nour, une infirmière d’entreprise et une journaliste tentent de démontrer que l’usine chimique dans laquelle travaille Nour maquille les résultats d’analyse pour obtenir des droits de rejets dans la nature. Le père de Nour est également délégué syndical de l’usine.

Présenté comme « thriller écologique », ce film est inspiré du scandale sanitaire des rejets toxiques des boues rouges de Gardanne. Un film très prenant sur l’omerta autour de la pollution industrielle qui arrangent actionnaires, élus et salariés.

Les comédiens sont excellents.



dimanche 1 août 2021

HÔPITAL SINISTRÉ.

 

Après ma pirouette de vététiste j’ai été pris en charge par la sécurité civile grenobloise. L’hélicoptère dû faire une escale auprès d’un autre touriste cascadeur dans une situation plus préoccupante que la mienne car il était touché aux vertèbres et était rapatrié sur une civière.

Aux urgences de l’hôpital de Grenoble commence alors une longue attente, tout d’abord dans une sorte de hall où tous les patients arrivaient. Mon attention est d’abord attirée par deux personnes âgées un peu perdues, demandant à rentrer chez elles. Le personnel soignant fera preuve de persuasion pour que les deux victimes subissent au moins des examens et aient un diagnostic.

Je suis ensuite conduit dans un couloir en attente, me dit-on, qu’un box se libère.

Finalement, je serais ausculté dans le couloir après plusieurs heures d’attente, je comprends que le personnel est complètement dépassé par le nombre de patients. J’apprendrai plus tard que nous étions 70 pour seulement trois médecins.

Pour autant, l’équipe soignante se montre très attentive, souriante et à mon écoute malgré leur surcharge de travail.

Je vais passer de nombreuses heures dans ce couloir à attendre et pour l’occasion écouter et entendre.

J’étais à côté de l’entrée du bureau des soignants et cet emplacement inconfortable me permets d’entendre des propos d’agacement et de lassitude des personnels entre eux, qui contraste avec l’amabilité à l’égard des patients.

Je ne serai déplacé de mon couloir que pour passer les radios et une échographie. Vers une heure du matin, l’interne me dit que si opération il doit y avoir, celle-ci ne relève pas de l’urgence, et devra donc être gérée après mon retour chez moi.

Je suis donc « sortant », au beau milieu de la nuit, en tenue de vélo, pour rentrer à mon hôtel par mes propres moyens à 1h30 de route de là ! Je supplie de pouvoir rester jusqu’au matin, même dans un coin, pour récupérer un peu.

Cette faveur, si l’on peut dire, m’est accordée, mon voisin de box n’aura pas cet égard. Par box, il faut entendre un drap blanc séparant les brancards, nous sommes une dizaine dans une grande salle.

Je vais très peu, voire pas, dormir et j’entends les patients interpellés les soignants, parfois dans le calme parfois aussi avec agressivité, mais les équipes restent toujours d’égale humeur.

Je suis sidéré d’observer le manque de considération et de respect de la part de certains patients, mais aussi et surtout de la part de nos dirigeants depuis plusieurs années envers des équipes médicales surchargées et qui plus est très fortement misent à contribution depuis plus d’un an.

Il ne suffit pas de les applaudir à 20 heures !


 

(photo d'archives 2016) © Maxppp - Clementz Michel