BIENVENUE SUR MON BLOG

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jeudi 28 février 2019

LES SAUVAGES


Le soir venu, après une journée de labeur, la foule s’agglutine en une masse compacte sur le quai de la gare. Si princière soit la cité, tout civisme de ses travailleurs perd alors son sens lorsque le train entre dans la station ferroviaire. La horde observe et tente de deviner avec précision à quel endroit les portes s’ouvriront. Les plus féroces ce précipitent alors dans la direction qu’ils croient exacte, courent, bousculent les plus modérés. Ceux qui descendent du train doivent se frayer un chemin dans le sens évidemment inverse de ceux qui montent dans le but de se précipiter sur une place assise. Celui qui aura la moindre compassion pour le descendeur en le laissant passer se verra immédiatement écarter de la porte d’accès. Il n’est pas rare que la pression soit telle, que les pieds semblent ne plus toucher le sol. Une fois entré dans le wagon, la lutte continue jusqu’aux places assises. La poussée ne vient alors plus de l’arrière mais du côté, la horde devant faire un quart de tour en direction du couloir.

Lorsque manifestement plus aucun siège n’est disponible, le sauvage s’arrête à l’endroit où il se trouve, sans se soucier de savoir si d’autres passagers doivent encore monter dans le train. 

Puis le train part, il n’est pas toujours possible de se tenir à une main courante, souvent difficile d’ouvrir un livre. Les sauvages alors se calment un moment en plongeant leurs yeux sur l’affichage de leur téléphone portable.

L’été, quelques stations après la Principauté, des passagers d’un autre univers font leur apparition. Ceux-là rentrent de la plage, ils sont détendus, parfois encore en maillot de bain, serviette sur l’épaule et lunettes de soleil sur le nez. Une tension muette s’installe alors comme s’il s’agissait de deux bandes rivales.

À Nice enfin, celui qui devient descendeur se fraye un chemin parmi ceux dont le domicile est situé plus loin.

Parfois, un contrôle des titres de transport est opéré à la sortie de la gare. Certains sauvages s’avèrent être également fraudeurs. L’acquittement du prix du voyage ne constituant pas nécessairement une justification aux agissements de la horde.

Naturellement, les agents de contrôle se font copieusement vilipendés, tout en restant impassible aux agressions verbales dont ils font l’objet, sourds aux griefs concernant la ponctualité ferroviaire ou la longueur des trains. Ils ne sont finalement que les poinçonneurs des Lilas ou d’ailleurs, étrangers à toute responsabilité quant au dysfonctionnement ponctuel des transports ferrés.

Une fois de retour dans son logement, le sauvage redevient alors un personnage civilisé, un père attentionné, un mari aimant. Ou pas. (Tiens, j’ai spontanément écrit que le sauvage était un homme).




jeudi 14 février 2019

LES BRACASSÉES


C’est une histoire un peu originale que celle de Fleur et Harmonie, l’une obèse et angoissée chronique, l’autre atteinte du syndrome Gilles de La Tourette. Leur rencontre, un peu brutale dans un premier temps, devient un complément de thérapie, entourée de personnages tous aussi atypique les uns que les autres. D’Elvire à Monsieur Poussin en passant par Tonton et le fameux Docteur Borodine.

Les personnages de Fleur et Harmonie sont narratrices chacune leur tour (et l’on peut être un peu désorientée de prime abord par l’absence de ponctuation de la narration d’Harmonie, propre à son syndrome).

Plus qu’un roman sur le handicap, c’est aussi celui du regard des autres.

L’auteure, Marie-Sabine ROGER, a vu certains de ses romans portés à l’écran par Jean BECKER, notamment « La tête en friche » avec Gérard DEPARDIEU et Gisèle CASADESUS.





Editions « La Brune au Rouergue »
ISBN :  9 782812 616358

mardi 12 février 2019

TRAIL DE BORMES-LES-MIMOSAS


À l’occasion de la phase finale du challenge « Défi 6 », l’équipe de Courir à Peillon avait prévu de joindre la convivialité au sport en arrivant à la veille dans la cité mimosiste afin de passer une soirée ensemble avant, peut-être, de rempiler au « Défi 7 ». Jean-Claude avait d’ores et déjà déclaré forfait en raison de son emploi du temps, ce fut ensuite au tour de Dorothée de renoncer la veille du départ, cloué au lit par une grippe, non sans nous implorer de donner des nouvelles.

Ainsi, le quatuor était composé d’Élise, Carole, Jérémy -venu en famille- et moi.

La première mission fut le retrait des dossards, Élise fut rassurée que sa requête d’être finalement inscrite sur la course de dix kilomètres soit satisfaite par les organisateurs puisqu’elle avait par mégarde coché la case de la distance double ce qui ne l’enchantait pas. Il était également important de prendre le dossard de Dorothée puisqu’un bon pour une bière après la course était inclus et que nous avions bien l’intention de la lui boire, avec son accord cependant.

Il s’ensuivit donc une spaghetti-party dans un appartement loué pour le week-end, après un jeu de piste un tantinet complexe pour trouver la clé dudit logement.

En l’absence de Dorothée, Carole se trouvait la seule concurrente de l’équipe à affronter la course de vingt kilomètres et mille mètres de dénivelé ! les trois autres partant une demi-heure plus tard pour moitié moins, tant en distance qu’en pente, cela me laissait amplement le temps de signaler Dorothée non-partante -afin que son absence aux pointages intermédiaires ne conduise pas les organisateurs à engager des recherches en imaginant un quelconque problème : perdue seule dans la forêt, blessée au fond d’un ravin, attaquée par une antilope des Cévennes, un dahut, enlevée par des extra-terrestres ou des gilets jaunes avec demande de rançon …. Mais je m’égare, et une fois le dossard de notre amie présenté au contrôle, je le glissais dans une de mes poches (le détail aura plus tard son importance).

La course part d’une ruelle du village, nous sommes plus de trois-cents partants, le premier kilomètre se court sur route (nous sommes tous équipés de chaussures prévues pour la course en nature). Autant dire que je peine à me sentir bien dans le début de la course et il faudra attendre le premier sentier -qui correspond à la première côte- pour être vraiment dans le sujet.

C’est à mi-course que se situe le point d’orgue de l’épreuve. Une ascension d’un kilomètre à 22%, ça pique un peu ! Fort heureusement la pluie ne s’est pas invitée, ce qui n’était pas exclu mais nous en serons quittes avec quelques gouttes à peine, ce passage-là en particulier aurait été plus difficile encore.

La descente alterne les passages techniques sur sentiers étroits, quelques parties plus roulantes, des portions pentues où la prudence est de mise. Parfois, on porte son regard sur un paysage magnifique malgré les nuages.

De retour dans la ville, nous devons encore franchir quelques escaliers et passer quelques ruelles avant la ligne d’arrivée située dans une légère côte pour ceux qui ont encore l’énergie de sprinter symboliquement pour gagner encore une place.

À l’annonce des résultats, nous sommes surpris de voir Dorothée classée tout en étant sous sa couette à cent kilomètres de là ! Ah oui. Son dossard étant dans ma poche, sa puce a été pointée… Nous nous empressons bien entendu de signaler la bévue à un chronométreur (qui râle un peu) et de faire déclasser notre amie.  

Cependant, l’incident est un peu vexant pour moi. Je sais que je n’ai pas maigri ces derniers mois, mais mon très léger arrondi abdominal ne permet pourtant pas de justifier que l’écart entre le dossard épinglé sur le ventre et celui plié dans ma poche arrière soit de dix secondes !

Quant au reste de l’équipe, Jérémy se classe vingtième malgré l’entraînement succinct que lui impose son statut de jeune papa, Élise est cinquième du classement féminin et il aura fallu à Carole trois heures vingt-cinq pour couvrir sa distance avec le courage immense et l’énergie qu’on lui connaît s’offrant même le luxe de sourire sur la photo prise dans les derniers hectomètres.

Après l’effort, le réconfort et c’est au restaurant que nous reprenons des forces avant la remise des prix du « Défi 6 » et ses lots vinicoles à souhait.


Carole dans les derniers hectomètres





dimanche 3 février 2019

SUR LES HAUTEURS DE GORBIO


C’est une forte délégation de Courir à Peillon qui s’alignait au départ des 12 bornes de Gorbio, avec pas moins de 10 représentants, 4 femmes (Élise, Dorothée, Carole et Véronique) et 5 hommes (Jérémy, Guillaume, Alain, Jean-Claude F et B et moi), sans oublier Martina à l’équipe, la douce de JC.

Après les intempéries azuréennes de la veille, quasi apocalyptique, c’est un ciel (certes sombre) et un air (certes frais) relativement cléments qui nous attendent pour cette vingtième édition de l’épreuve.

L’arrivée tardive d’un des véhicules (et nous ne saurons jamais si c’est le GPS ou le panneau de la DDE qui est en cause) écourtera l’échauffement des passagers ce qui se fera sentir dans les premiers kilomètres pour deux d’entre eux.

Il faut dire que l’affaire n’est pas simple, plus de trois cents partants sur une route étroite en descente asphaltée, chacun doit se placer dans un début de course rapide où l’on doit veiller à ne pas être en surrégime.

Après trois kilomètres, le parcours aborde un escalier, toujours en descente, avant d’alterner côtes et pentes. La route fait ensuite place à la piste avant l’ascension finale vers l’arrivée au village sur un sentier où nombre de concurrents choisiront de marcher.

Jérémy, Guillaume et Élise constitueront le trio comptabilisé dans le classement par équipes où ils se classent en troisième position. Je les suis en quatrième position de notre groupe, avec seulement une minute de plus que l’an dernier, la forme revient cela se confirme.

Viennent ensuite, dans l’ordre d’arrivée, Alain, Jean-Claude F, Dorothée, Carole, Jean-Claude B., Véronique et Martina. Chacun étant satisfait de son résultat.


Véro s'envole

Jean-Claude

il y en a un qui marche !! (ah ben, c'est moi)

Élise

Dorothée


Toutes les photos sont de Claude Eyraud. 
L'intégralité de photos de Claude sur son blog en cliquant ICI