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samedi 2 mars 2019

LES PASSIONNÉS (Rediffusion)


Ce midi, alors que je déjeunais avec mon amie Coralie, j'évoquais ce billet publié en 2012 (cela ne nous rajeunis pas, c'était avant la publication de mon premier livre). L'envie de le republier ne s'est pas fait attendre.


"Parmi les enseignants qui m’ont marqué positivement –par opposition à ceux qui m’ont marqué différemment, dont l’histoire ne sera probablement jamais racontée sur ce blog– Il y a deux professeurs de français.

L’un, René, en 6e dans un petit collège de la cité des Petits Beurres, m’enseignait les langues de Molière et Shakespeare –faute de pratique j’ai beaucoup oublié l’une d’entre elles–. Il me fit découvrir Jules Verne, René Guy Cadou, Théophile Gautier, Tri Yann et la généalogie. Avec sa passion et son enthousiasme, je quittais les lectures d’enfants, tels Fantômette ou le Club des cinq, pour partir en voyage avec Phileas Fogg et le Capitaine Némo. C’est à la minuscule bibliothèque de ce collège, géré par un ecclésiastique sans doute l’un des derniers à le faire, que j’ai fait l’aventure avec  « Les chevaliers de l’île aux pies » de Marion Cahour. (Message à qui veut l’entendre : J’aimerais beaucoup relire ce livre, si l’un d’entre vous l’a dans ses rayonnages).

Quelques années plus tard dans un lycée en périphérie de la ville, alors que j’apprenais le métier de comptable que je pratique toujours, c’est dans la même matière littéraire qu’une enseignante allait laisser son empreinte dans ma scolarité.

Madame L. –Je ne connais pas (ou plus) son prénom- avait la particularité d’être une enseignante audacieuse. Au lieu de se laisser aller à la facilité qui aurait consisté à proposer des lectures faciles à des élèves de BEP comptable peu enclins à la chose littéraire, elle avait le courage d’enseigner des auteurs réputés plus difficiles. Steinbeck, Vian, et surtout Soljenitsyne !

De ces trois auteurs, elle m’a donné l’envie d’aller plus loin, de lire d’autres livres, sans qu’elle n’ait jamais su que je sois allé visiter « La maison de Matriona » ou rencontrer « Zacharie l’escarcelle »

« Une journée d’Ivan Denissovitch » est un livre que j’ai hélas plus sur mes étagères (victime d'un prêt sans retour) mais que je confierais volontiers à mes enfants. L’ouvrage a la particularité de mentionner les paragraphes, phrases, ou mots jadis censurés par l’URSS de 1962 qui change ou atténue le sens.

René et Madame L. étaient l’un et l’autre des passionnés et faisaient ainsi leur métier. C’est grâce à eux qu’aujourd’hui, il y a toujours une pile de livres à lire sur mon bureau, grâce à eux que j’ai cette fâcheuse habitude de coucher sur le papier tout ce que j’observe, lis, vis en vous en faisant profiter sur mon blog."




1 commentaire:

  1. Je pense que ton exemplaire de Soljenitsyne est dans ma bibliothèque. En tout cas je n'ai pas le souvenir de comment ce livre est entré en ma possession, donc c'est fort possible ;-)

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