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jeudi 25 octobre 2012

LA REVERIE


Un jour où j’étais avec d’autres personnes, je m’ennuyais. Je les écoutais parler d’automobile, de football, d’économie, de religions. Je m’ennuyais. Ce que j’entendais me paraissait soit inintéressant soit stupide soit ridicule voire parfois complètement con.

Je ne pouvais pas partir de cet endroit sans fournir d’explications mensongères (je ne pouvais pas décemment leur dire que je m’ennuyais ni que je trouvais leur conversations inintéressantes, stupide, ridicule ou pire encore) alors je restais.

Au bout d’un moment, assez long il faut bien le reconnaître  je n’entendais plus ce que je n’écoutais pas. C’est un sentiment étrange de voir des gens parler sans les entendre, on a l’impression que ça n’arrive que dans les films, eh bien non, cela peut arriver en vrai.

Tout en faisant semblant de m’intéresser je laissais mon esprit vagabonder, un peu comme si je volais au-dessus des gens.

Comme un oiseau.

Les oiseaux peuvent s’échapper d’un endroit sans ne rien dire à personne, sauter d’une falaise sans risque de se rompre le cou, puis remonter à la dernière seconde. Il y a des oiseaux, j’en ai vu, qui tourne dans le ciel en observant le sol, descendent brusquement et remontent plus lentement avec un mulot entre les pattes. Il y a des oiseaux qui traversent les continents au gré des saisons. Il y a des oiseaux qui retournent mourir là où ils sont nés. Il y a des oiseaux qui portent des messages (et ce n’est pas seulement le hibou d’Harry Potter).

Et puis j’ai pensé que samedi et dimanche mes enfants seraient avec moi et cette seule pensée me remplissait de joie. On ira se promener sur des sentiers en forêt ou dans la montagne, on jouera certainement aux cartes, on regardera peut-être un film, on ira courir aussi.

Et puis j’ai pensé à la femme que j’aime et que je retrouverais ce soir avec plaisir. Après le dîner nous boirons ensemble une infusion et mangerons un morceau de chocolat en nous tenant par la main. Je lui ferais des bisous dans le cou parce que je sais qu’elle aime cela. On fera peut-être autre chose que je ne raconterais pas ici parce que toutes mes rêveries ne sont pas racontables.

Et puis j’ai pensé au livre que je suis en train de lire, à celui que je continue d’écrire, à celui que j’ai écrit et qui sera bientôt lu par d’autres personnes que ma mère, ma femme et mon éditeur. Aussi aux prochaines histoires que j’inventerais et dont je ferais bien de noter les idées avant qu’elles ne s’échappent.

Et puis j’ai pensé à la forêt, à la mer, à la montagne, aux marmottes, aux chevreuils, aux écureuils, aux fleurs, aux arbres, à la confiture de figues, et à plein d’autres choses et personnes que j’aime.

Et puis j’ai pensé à ces amis dont je n’ai pas pris de nouvelles depuis longtemps et à qui il me suffirait de téléphoner pour être heureux avec eux quelques minutes.

Et puis quelqu’un m’a demandé mon avis sur un sujet dont il était question au cours de la conversation que je n’entendais plus et je n’ai pas su répondre.



image glanée sur le blog "Au delà de la raison"
où elle illustrait un poème du même thème.


2 commentaires:

  1. Françoise PERROLLE25 octobre 2012 à 22:44

    Laisse-moi réfléchir : je parlais avec qui, tout-à-l'heure ???

    Bisous, c'est juste pour sourire,

    Framboise

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  2. Je ne fais que passer. Surtout continuez à faire vagabonder votre esprit. Ne l'interrompez pas.
    Moi aussi, déjà, je suis ailleurs. Au milieu d'un beau champs de fleurs.

    Marie-Hélène, lectrice de grand chemin.

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