L’histoire s’est déroulée le 14
juillet, dans le Mont Ventoux. Sur un réseau social, le débat a suivi mais la
tragédie niçoise a mis une évidente parenthèse à la discussion.
Mais comme il faut continuer de
vivre et polémiquer sur des broutilles fait partie de la vie, je reprends le
sujet.
Sur le Tour de France, ce 14
juillet, les (télé)spectateurs ont vu cette scène incroyable du maillot jaune
Christopher FROOME, courir sans son vélo !
Les explications sont apparues
dans le désordre et le puzzle reconstitué petit à petit.
Cela commence en réalité la
veille. En raison du fort mistral, les organisateurs ont du raccourcir l’étape
de six kilomètres, cela impliquant que la même foule de spectateurs s’est posté
sur les routes sur une distante moindre, ce qui est important pour la suite.
Une moto (je ne sais si elle est
de l’organisation, de la presse de dépannage ou de ravitaillement) a été gênée
par le public et a dû s’arrêter brusquement.
Trois coureurs, dont le maillot
jaune Chris FROOME, ont percutés cette moto, puis une autre moto s’est ajoutée
à la collision. Si les trois ont pu repartir, le vélo de FROOME était devenu
inutilisable par la deuxième moto qui a roulé dessus, d’où cette scène
incroyable du maillot jaune sans vélo.
Il perd évidemment un temps
énorme avant d’être dépanné une première fois par un véhicule de dépannage
neutre mais avec un vélo qui n’était pas à sa taille, puis une seconde fois par
un vélo fourni par la voiture de son équipe, donc prévu pour lui.
A l’arrivée, il a perdu le
maillot jaune mais le jury des commissaires considère le fait de course et
prend les écarts au moment de l’incident, pas sur la ligne d’arrivée.
De cette décision nait la
polémique, fallait-il reclasser Chris FROOME et donc lui laisser le maillot
jaune ?
Certains considèrent qu’une chute
est un fait de course (hélas fréquent) et qu’un coureur pris dans une chute n’a
pas à être reconsidéré dans le classement, le jury aurait ainsi favorisé
FROOME.
D’autres soulignent que le
règlement prévoit qu’un coureur empêché d’avancé par un évènement quelconque
est reclassé ou son avance au moment du dit fait est pris en compte.
Les deux arguments s’entendent,
mais l’un considère la cause (la collision avec une moto), l’autre le fait (une
moto arrêtée du fait de spectateurs trop nombreux).
Ainsi les chutes parfois
spectaculaires provoquées par des véhicules suiveurs, des spectateurs
imprudents ou éventuellement d’autres coureurs sont des faits de courses que le
règlement ne prévoit pas de reconsidérer, en revanche, des obstacles empêchant
le déroulement de la course, tels que la scène du Mont Ventoux ou un passage à
niveau fermé devant des échappés sont d’autres faits de courses. (Le cas des
passages à niveau est récurent, le peloton est alors arrêté pour la même durée
que les coureurs de tête).
La question n’est donc pas
« Fallait-il reclasser FROOME et consorts ? » mais, « le
règlement est-il équitable ? ».
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