L’homme était inquiet. Il s’avançait
guidé par son épouse vers ce lieu qu’il tentait de fuir. La visite avait été
décidée le matin même, sans qu’il s’en doute ni ne s’y prépare.
Il pénétrait dans la zone hostile
où tous semblait pourtant ce réjouir de sa visite. Une femme, ravissante au
demeurant, le salua en affichant un sourire aguicheur alors même que son épouse
était à ses côtés et qu’il lui tenait la main pour se rassurer et se sentir
plus fort.
Dans cette immense pièce trônait
un nombre considérable d’éléments d’habillement, certains étaient portés par de
faux êtres humains dont le regard figé et les lèvres closes glaçaient le sang
de notre ami.
La ravissante femme et son épouse
déjà semblait bavarder avec aisance et leur complicité paraissait désormais
évidente.
Lorsqu’on lui demanda son avis il
entrevit un moyen d’échapper au supplice qui l’attendait irrémédiablement. Il
résista, prétexta une futile occupation qu’il présenta comme indispensable, espérait
s’échapper par la ruse mais le pouvoir des femmes était plus fort et il fut
très vite placé dans un endroit exigu où il fut contraint de se mettre à demi
nu, seul un vague rideau le séparait de l’extérieur.
Il enfila la sorte de pantalon
neuf qu’on lui avait donné mais celui-ci ne fermait pas. Le suivant était si
laid qu’il eut un haut le cœur.
Il se sentait transpirer bien qu’il
eut froid. Il tremblait, sa respiration lui parut plus difficile et fut pris de
spasmes. Il posa sa main moite contre la
paroi de la cabine pour tenter de retrouver ses esprits puis il sortit.
Son épouse complotait toujours
avec la ravissante femme, toutes les deux l’observaient attentivement et
décidèrent de cesser la tentative. L’homme retourna dans l’espace exigu et
remis son jean très légèrement usé aux entournures.
Ils quittèrent le local et l’homme
respira à pleins poumons l’air pollué des gaz d’échappements diesel avec un
sentiment de soulagement et de liberté sous la pluie fine et la fraîcheur de l’automne.
Le répit fut de courte durée,
presque aussitôt son épouse le poussa presque violemment dans un autre local
ennemi.
Le rite reprit jusqu’à ce qu’enfin
la décision de l’achat fut prise et l’homme s’en acquitta avec sa propre carte
bancaire ajoutant un brin d’humiliation aux sévices qu’il avait subi toute une
matinée.
Enfin, et afin d’achever notre
brave, son épouse lui déclara qu’avec la réduction il avait « gagné »
20 euros. Il fit semblant d’acquiescer tout en sachant pertinemment qu’il n’était
pas possible de gagner 20 euros alors qu’il venait d’en dépenser 40.
espace inamical (photo http://gkdeclic68.unblog.fr/) |
Très drôle ! Personnellement, je ne pousse jamais mon cher et tendre à de telles aventures. Tant qu'à faire, je préfère qu'il participe aux miennes ;-) Cela dit, ce n'est pas toujours gagné !
RépondreSupprimerJe compatis. Mais un tel supplice aurait mérité, selon moi, un ton d'écriture un peu plus "assassin" ;-)
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