BIENVENUE SUR MON BLOG

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jeudi 10 décembre 2020

LE CRÉPUSCULE ET L’AUBE

Entre 997 et 1007 à l’époque où l’Angleterre est régulièrement attaquée par les Vikings, Edgar est contraint à l’exil avec sa famille après que leur village fut incendié. La normande Ragna épouse par amour un noble Anglais avant d’en découvrir sa vraie nature et le moine Aldred rêve d’une abbaye qui soit un lieu d’érudition mais l’évêque Wynstan, cynique et cruel, compte bien conserver le pouvoir avec sa famille.

Ken Follet nous conduit dans l’époque assez peu connue du haut Moyen-Âge (IVe-XIe siècle) succédant à l’antiquité, et décrit largement les modes de vie, les connaissances techniques et scientifiques, la justice, les pouvoirs et les différences entre l’Angleterre et la France aux environs de l’An Mil.

C’est un roman rythmé, les personnages de Ragna, Edgar et Aldred sont attachants, on accroche facilement à l’histoire, on a envie de savoir ce qu’il adviendra d’eux. Réaliseront-ils leurs projets où seront-ils écrasés par l’ignoble et ambitieux évêque sans scrupules ?

Hélas, la qualité de l’écriture fait les frais de ce rythme, si prenant soit-il le roman manque de style, l’auteur nous impose les pensées des personnages sans nous les laisser deviner. Dommage.

Et puisqu’on ne change pas une équipe qui gagne (et se vend bien), on retrouve la recette des personnages récurrents qui ont fait le succès des « PILIERS DE LA TERRE » et de « UN MONDE SANS FIN » : L’apprenti surdoué, la femme progressiste, le moine érudit et pieux, les nobles avides de pouvoir, les chefs militaires avides de sang, le haut clergé avide de richesse et j’en passe.   

On aime ou on déteste (j’ai lu des critiques dans les deux sens), mais on apprend beaucoup.



dimanche 29 novembre 2020

SALINA, LES TROIS EXILS

Une fable de Laurent GAUDÉ est forcément un moment d’émotion intense !

C’est Malaka, le troisième fils de Salina qui raconte l’histoire de sa mère, celle qui a connu l’exil dès sa naissance, puis fut chassée deux fois. Dès l’entrée dans sa vie de femme, elle connaîtra le rejet la soumission, la colère, la vengeance et la repentance.

Laurent Gaudé, nous mène dans des contrées lointaines où seuls les justes auront la reconnaissance des esprits.  




samedi 14 novembre 2020

LEURS ENFANTS APRÈS EUX


Dans cette chronique sociale, Nicolas Mathieu, nous raconte au cours de quatre étés lorrains, de 1992 à 1998, de Nirvana à la Coupe du Monde, l’histoire de trois adolescents de 14 à 16 ans, Anthony, Hacine et Stéphanie, fils d’ouvriers, fils d’immigrés et fille des beaux quartiers où chacun se débat comme il peut pour exister dans une vallée sinistrée, Heillange dans le roman, ressemblante à Hayange dans la réalité

Trois gamins perdus, découvrant la vie, sa violence, l’avenir inexistant, le cynisme politique, l’alcool, le sexe, l’envie de réussir quelque chose dans sa vie mieux que leurs parents l’ont fait. Les trois s’y prendront différemment.

Le style direct et cru déroute parfois mais il reflète l’atmosphère perdue dans lequel vivent ses trois jeunes. Ce roman est une fresque déroutante, l’histoire de trois luttes.

 



 

« L’éducation est un grand mot, on peut le mettre dans des livres et des circulaires. En réalité, tout le monde fait ce qu’il peut. Qu’on se saigne ou qu’on s’en foute, le résultat recèle sa part de mystère. »

« La climatisation tempérait les humeurs. Bippers et téléphones éloignaient les comparses, réfrigéraient les liens. Des solidarités centenaires se dissolvaient dans le grand bain des forces concurrentielles. Partout de nouveaux petits jobs ingrats, mal payés, de courbettes et d’acquiescement, se substituaient aux éreintements d’autrefois. Les productions ne faisaient plus sens. On parlait de relationnel, de qualité de service, de stratégie de com, de satisfaction client. »

« A force de bûcher, de drôles de trucs s’étaient opérés dans sa tête. Des raccourcis, des surprises, des éclairs. Jusqu’ici, elle avait considéré les disciplines qu’on leur enseignait comme des diversions, des passe-temps pour canaliser la jeunesse. Mais une fois que le gavage opérait, votre vision des choses de modifiait. Steph n’aurait pas très bien su définir ce bouleversement : elle se sentait à la fois plus sûre et moins certaine. »

samedi 31 octobre 2020

UNE JOIE FÉROCE

Sorj Chalandon n’aborde jamais de thème simple mais son talent nous permet de lire des romans bouleversants d’émotions.

Jeanne, libraire discrète, se voit diagnostiquer un cancer. Elle voit la vie différemment, est confrontée au regard des autres et rencontre d’autres malades en salle d’attente.

 Quatre femmes aux histoires différentes s’unissent dans l’amitié qu’a créée la maladie.

L’écriture de Chalandon est majestueuse, mêlant le bonheur de l’amitié à la souffrance de la maladie.





dimanche 18 octobre 2020

DANS LES SALLES AVEC UN GRAND ÉCRAN (6)

 La Daronne : de Jean-Paul Salomé, avec Isabelle Huppert, Hippolyte Girardot

Veuve et fille d'escrocs, Patience ne se sent pas à sa place dans sa vie et veut en changer, de traductrice français-arabe pour les stups elle devient dealeuse. Ben voyons.

Qu'est-ce qu'Isabelle Huppert est allé faire dans cette galère ?

Antoinette dans les Cévennes : de Caroline Vignal, avec Laure Calamy, Benjamin Lavernhe, Olivia Côte.

Après une semaine longue et difficile mon amoureuse voulait voir un film reposant. Antoinette dans les Cévennes répond favorablement à ce critère.

C’est gentil, c’est mignon, il y a plein de beaux paysages (et des hommes séduisants, mais ça on me l’a soufflé), on se laisse donc emporté par cette aimable comédie.

Mais vous pourrez le voir gratuitement à la télé dans quelque temps, on peut attendre.

Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait : de Emmanuel Mouret, avec Camélia Jordana, Niels Schneider.

C’est un patchwork sentimental adultère, un film de dialogues philosophiques où le réalisateur nous explique en substance que l’amour et le couple sont d’atroces souffrances. Dès la première scène on devine que les deux personnages vont tomber amoureux, elle enceinte de trois mois et lui cousin du futur papa. On n’y croit pas une seconde, pas plus qu’on ne croit à la femme trompée qui s’invente une liaison pour quitter son mari, il ne faudrait tout de même pas que ce pauvre homme culpabilise de tromper sa femme.

J’ai plusieurs fois eu envie de quitter la salle. J’aurais dû.

L’enfant rêvé : de Raphaël Jacoulot, avec Jalil Lespert, Louise Bourgoin, Mélanie Doutey

François et Noémie se battent pour sauver la scierie familiale et effectuent des démarches d’adoption. François a également une relation extra-conjugale avec Patricia, qui lui annonce sa grossesse.

Une comédie dramatique sur le thème du désir de devenir parents, les acteurs sont convaincants et le cadre du Jura s’accorde parfaitement dans cette tragédie familiale où la notion de parentalité est concomitante au thème de la succession.  




dimanche 11 octobre 2020

UN AN À L’AVAN

Quand je pense que je me suis (re)mis au vélo par lassitude des tendinites et des multiples bobos de la course à pied, me voilà avec un bras en écharpe et la clavicule cassée !

Il y a un peu plus d’un an, au Mont-Saint-Michel, je terminais mon treizième et ce que je savais être mon dernier marathon. J’avais déjà acheté un vélo de route, je prévoyais de faire quelques sorties solos et sans dénivelé pour commencer, augmentant peu à peu le kilométrage et la pente.

J’ai rejoint l’AVAN fin août 2019. Dès ma première sortie, il m’est conseillé de rouler avec le groupe A parce que j’en avais « largement le niveau ». J’ai vite déchanté et mon expérience avec le « A » fut un grand moment de solitude dans la montée du Col Saint-Roch même si le groupe m’attendait patiemment au sommet, tout en ayant la courtoisie de ne pas me préciser le temps d’attente.

J’attendrai plusieurs mois avant de retrouver le « A » avec l’Étape du Tour pour objectif en juillet, en me disant que ce n’était « pas pire » qu’un marathon.

Quand on est nouveau venu dans un groupe, il n’est jamais simple de s’intégrer ni même de se souvenir des prénoms (pardon pour ça), surtout si l’on passe d’un groupe à l’autre et qu’une pause printanière s’impose pour tous, c’est pourtant toujours avec beaucoup de plaisir que je retrouve le groupe dominical, découvrant des nouveaux parcours, parfois difficile mais toujours solidaire de celui qui roule en galère.

Je retrouve cependant quelques personnes que j’ai connues par ailleurs. Alain, mon ancien médecin (cela m’était difficile de te tutoyer au début), Claude et Roselyne, que j’ai connu au Cavigal, Jean-Claude, un coureur de 24 heures et 100 kilomètres de « Courir à Peillon » ainsi que des anciens de l’AVAN, Olivier qui se joint à nous parfois et que j’ai connu par le travail à Beaulieu, ou Marie-Claude également assidue à Peillon.

C’est également avec beaucoup de plaisir que j’ai découvert de nouvelles routes. La région est un terrain de jeu magnifique offrant des panoramas montagneux en récompense de l’effort. Les mythiques cols de Vence, de la Bonette ou du Turini ou la piquante montée vers le fort de la Revère. Aujourd’hui dévastées par la tempête, nos vallées reprendront un jour leur aspect paisible qui fait leur charme.

Au début de l’été mon objectif avait changé, à défaut d’Étape du Tour, je projetais la traversée du Massif Central de Clermont-Ferrand à Sète en huit jours avec l’ascension quelques monuments tels le Puy-Mary ou le Mont-Aigoual. Hélas une mauvaise chute au matin du troisième jour va contrarier mon périple et m’empêchera de monter sur un vélo pendant une longue période.

Il faut être patient, mais dès que possible je serais heureux de rejoindre le groupe des bleus et jaunes !

À très bientôt !







dimanche 20 septembre 2020

FRAGILES

« Le groupe », « Le répondeur », « Le désert », trois nouvelles du nouveau recueil de Christel GIBILARO où elle nous livre ses mots émouvants.

Les textes de Christel sont comme des puzzles où l’on assemble les pièces au fil des pages et dont on achève bouleversé la lecture.

Jonglant habilement avec humour et émotion, ces trois nouvelles sont des messages d’amitié, d’amour et d’espoir.

J’ai souvent dit, notamment à mes lecteurs, qu’il fallait faire abstraction de ce que l’on connaissait personnellement de l’auteur, j’ai eu beaucoup de mal à appliquer cette règle à moi-même, en particulier en lisant « le désert ».

Fragiles, nous le sommes, mais tu as aussi avec toi le courage et la sagesse.



samedi 12 septembre 2020

DANS LES SALLES AVEC UN GRAND ECRAN (5)

 

L’OMBRE DE STALINE : de Agnieska Holland, avec James Norton, Vanessa Kirby, Peter Sarsgaard

En 1933, Gareth Jones est un journaliste britannique qui après avoir interviewé Hitler, souhaite réitérer avec Staline. Il découvre vite que les journalistes occidentaux sont muselés et ne peuvent quitter Moscou. Son contact a été assassiné après avoir découvert le sort de l’Ukraine et décide de s’y rendre.

A travers l’histoire de Gareth Jones ce biopic évoque la propagande soviétique et la tragédie de la famine ukrainienne provoquant des millions de morts dans les années 1930. Le récit qu’en rapporte Jones inspirera « La ferme des animaux » à George Orwell.    

ÉTÉ 85 : de François Ozon, avec Benjamin Voisin, Félix Lefebvre, Valérie Bruni-Tedeschi

L’adolescence, la passion, les serments, l’amitié, les doutes.

Sans cliché et avec pudeur, François Ozon dresse un portrait subtil d’une tranche d’âge complexe.

LE BONHEUR DES UNS : de Daniel Cohen, avec Vincent Cassel, Bérénice Béjo, Florence Foresti, François Damiens.

Une vendeuse de prêt-à-porter révèle a ses proches qu’elle écrit un livre, personne ne la prend au sérieux jusqu’à ce que le livre paraisse et soit un succès.

Finalement les avis divergent, j’ai beaucoup aimé le thème de l’épanouissement personnel que chacun a besoin de trouver (parce que ça me parle, certainement aussi), ainsi que la jalousie que suscite la réussite et aussi le personnage parfaitement insupportable de Vincent Cassel en mari jaloux et macho au point d’en être touchant parce que mal dans sa peau. En revanche, mon amoureuse était moins enthousiaste, trouvant le film sans émotion (elle exagère je trouve) mais avait passé un bon moment grâce à l’humour des dialogues.

  


mardi 8 septembre 2020

QUELQUES JOURS À SAINT-FLOUR

 

Résumé de l’épisode précédent : Boum, Aïe, Pinpon.


Je n’ai pas vraiment idée du temps qui s’est écoulé avant l’arrivée des pompiers, une voiture s’est arrêtée pour voir si nous avions besoin d’aide, le cycliste qui montait le col, et m’a donc vu tomber à quelques mètres de lui, est resté jusqu’à l’arrivée de la voiture rouge. J’ai tout de même pensé à éteindre ma montre-GPS afin de ne pas fausser les données statistiques sur un réseau social sportif où chacun aime tracer ses prouesses.

Les trois pompiers ont le geste précis et le protocole méthodique. Ils m’enlèvent mon casque après s’être assurés que la tête n’avait pas cognée, font un pansement au coude qui saigne, le mollet attendra pour être soigné, et m’immobilisent le bras avec la fermeture éclair de mon maillot après avoir délicatement retiré la manche. Je sais maintenant pourquoi les cyclistes n’ont pas de maillots qui s’enfilent par la tête comme un tee-shirt, c’est pour servir d’atèle provisoire !

Lors du transport, une jeune pompière s’assure que je suis bien installé, que je n’ai pas trop mal et me parle en permanence y compris du paysage.

À l’hôpital, la première mesure est de prendre ma température, j’imagine que ce protocole est récent. La prise en charge est rapide, chaque intervenant se préoccupe de ma douleur avec toujours beaucoup de soin et de délicatesse et tout mon séjour hospitalier se passera avec la même bienveillance et une grande disponibilité quelle que soit l’heure du jour et de la nuit, malgré la surcharge, les difficultés du métier, la tension de la crise sanitaire et, dans le cas d’un hôpital d’une petite ville de province, les risques de fermetures ou de réduction de services.

Ce n’est que le lendemain matin que j’ai vu mon épaule, peu de temps avant l’opération. J’ai compris alors les grimaces de tous ceux qui ont regardé la blessure. Le caractère cocasse de la situation ne m’est apparu qu’un peu plus tard.

Après ces quelques jours de pause hospitalière tandis que les cyclistes poursuivaient leur périple que je suivais en images, c’est à côté de Béziers, dans l’agréable décor des vignes de Saint-Chinian, qu’une femme amoureuse et ses deux filles étaient aux petits soins pour moi.

À domicile désormais, c’est armé de patience que j’attends de reprendre une vie quotidienne ordinaire.     




dimanche 6 septembre 2020

QUELQUES JOURS ET PUIS S’EN VA

 

J’ai depuis quelques années pris pour habitude de raconter mes vacances sur ce blog, non pour narguer mes lecteurs mais pour tenter de concurrencer vaguement certains amis inondant les réseaux sociaux de leurs photos deux mois durant (et toc).

Après la Corse, Les Dolomites, le Val d’Aoste, je vous aurais narré cette année un périple cycliste à travers le Massif Central, les Cévennes, les Gorges du Tarn avant de rejoindre la Méditerranée, franchissant quasi héroïque quelques cols répertoriés en première catégorie sur le Tour de France dont le Puy Mary et le Mont Aigoual.

L’affaire avait été minutieusement préparée malgré le confinement, les routes des Alpes-Maritimes s’y prêtant parfaitement.  

Deux points me préoccupaient particulièrement, la chaleur que je devais avoir toujours à l’esprit, s’hydrater était indispensable, la répétition de l’effort était aussi une nouveauté, plus de 120 kilomètres quotidiens pendant huit jours étaient inconnu.

Ainsi, c’est derrière la gare de Clermont-Ferrand que je retrouvais mes acolytes du périple et les premiers coups de pédales donnaient suite à de brèves présentations.

La chaleur en effet était omniprésente, chaque village, chaque fontaine était l’occasion de remplir les bidons en eau fraîche. Mais le parcours magnifique compensait ce désagrément, les cols se suivaient, le premier jour des petits cols pas très pentus mais suffisamment longs pour chauffer les cuisses.

En fin de première journée, le ciel se couvrant, la température a vite baissé et le col de la Croix Morand en fut presque facile avant de descendre vers le Lac Chambon. J’ai bien dit « presque » facile.

Pour le deuxième jour, j’étais accompagné par Isabelle, une des participantes, assistée électriquement, qui ne voulait pas me laisser rouler seul. Notre duo improvisé prit plaisir à traverser l’Aubrac, passant par Salers avant de rejoindre le fameux Puy Mary dont les premiers kilomètres sont agréables et ombragés avant de laisser place à une pente sévère. 11,8 % de moyenne, les amateurs apprécieront ! Je mets pied à terre plusieurs fois, sans marcher, je prends le temps de reprendre mon souffle et je remonte. Je veux le faire entièrement, et j’y arriverais.  Les noms des coureurs du Tour sont peints sur le sol, chaque coup de pédale est un effort intense, le public venu en voiture m’encourage, je vois enfin la pancarte ! J’y suis arrivé !

Et en plus je vais endosser le maillot jaune ! Ah non, ça c’est dans mes rêves et depuis que je suis tout petit.

Au matin du troisième jour les premiers kilomètres sont aussitôt en montée vers le col de Prat de Bouc (1 396 mètres), la météo est agréable, ce soir nous arriverons à Nasbinals, en Lozère, village où j’ai séjourné il y a quelques années puisqu’il se trouve être sur le Chemin de Compostelle. Je prends le temps de bavarder avec deux baroudeurs partis de Rambouillet et rejoignant l’Espagne, sans véhicule d’assistance ! Je suis un large plateau et redescends vers le village de Brezons. La route est étroite, des voitures montent vers le col mais nous nous croisons sans difficulté.

Après, je ne sais pas très bien ce qui s’est passé. Je ne roulais pourtant pas vite, j’ai perdu le contrôle, j’ai tenté de redresser, j’ai revu mille fois la scène dans ma tête, j’aurais dû enlever le cale-pied et me rattraper avec la chaussure sur le bitume, j’aurais dû tenter de basculer côté talus ce qui aurait fait moins mal. Cela se passe en quelques secondes et je n’ai pas eu le temps de penser à tout ça. Je tombe lourdement sur le côté gauche, la douleur est intense, surtout à l’épaule.  

Isabelle est là tout de suite et prend vite mesure de l’ampleur de la chute. J’arrive à me relever pour me mettre sur le bas-côté plutôt qu’au milieu de la route et me rallonge aussitôt, c’est ce qui me fait le moins mal. Je vois qu’Isabelle gère et la laisse faire, elle appelle les secours, prévient le groupe. Mon séjour s’arrête là.

 

(à suivre)

 


dimanche 30 août 2020

LE JURISTE OU LA COMMUNAUTÉ DES CINQ CENT

 

L’histoire, écrite en 2012, d’une pandémie virale décimant le Monde où seuls quelques-uns survivent et s’organisent en communautés (tyrannique ou libertaire).

L’idée est originale (enfin était) et il est heureux que la réalité n’ai pas autant rejoint la fiction apocalyptique décrite par l’auteur.

Mais l’idée n’est pas creusée.

Quid de ces deux communautés ? Comment ont-elles eu connaissance l’une de l’autre ? Pourquoi certaines personnes sont-elles immunisées ? Le monde s’en sort-il où est-ce vraiment fini ?

On reste un peu sur sa faim. Dommage.

 

samedi 29 août 2020

DE LA MUSIQUE ET DES MOTS

Pour la deuxième fois, Christel GIBILARO présentait vendredi soir son spectacle « DE LA MUSIQUE ET DES MOTS » accompagnée par ses complices Laura GARIN et Michel SAINT-DRAGON, cette fois dans le cadre du restaurant Chez Pauline, près du port de Nice et surtout en présentant son nouveau livre « FRAGILES » dont je ne manquerai pas de vous parler prochainement.

Textes de ses premiers livres et extraits des derniers, Christel a une nouvelle fois transporté avec habileté un public enthousiaste avec des textes émouvants et drôles en les slamant où les jouant.

Quelques grands classiques de la chanson étaient ensuite interprétés par Laura pendant la séance de dédicaces très prisée du nouveau bébé de Christel comme elle se plaît à rebaptiser son livre.

 






Photos : Stella, Maéva, Angélique

PS : pour commander le livre de Christel, laissez-moi un message, je transmettrai.

 


vendredi 28 août 2020

CHANSON BRETONNE

Deux contes de Le Clézio qui sont plutôt des récits d’enfance avec le regard et l’analyse de l’adulte.

Le premier texte n’est pas passionnant, l’auteur évoque ses souvenirs, compare la campagne bretonne d’aujourd’hui à celle d’hier, avec, cela va de soi, un brin de nostalgie.

Le second texte « L’enfant et la guerre » est plus instructif car il évoque la vision de l’enfant pendant la guerre (JMG Le Clézio est né en 1940), qui n’a donc connu que ça, ce qu’il en comprend, ce qu’il en voit, des situations qui lui semblent normales -telles la confrontation à la mort, la haine, l’héroïsme- puisqu’il n’en a pas connu d’autres.

JMG Le Clézio rejoindra son père en Afrique en 1947, c’est là qu’il découvre la liberté et la quiétude de l’enfance. Sans aucun doute, ses premières années de vie auront fait de l’auteur le grand observateur humaniste qu’il est devenu.



mercredi 5 août 2020

LÀ OÙ RÊVENT LES ÉTOILES

En 1863, un jeune technicien rencontre un génie un peu fou cherchant à faire voler des ballons dans l’air dans le but de connaître la température du ciel.  Ils deviennent amis, le technicien deviendra un ingénieur réputé pour nombre de ces ouvrages dont de nombreux ponts et une tour, assez connue, devenue le symbole de Paris depuis plus d’un siècle.

L’autre personnage est imaginaire, mais ces expériences auront effectivement lieu dans les années 1930. 

C’est l’époque de la Révolution Industrielle, des progrès de la technique, de la vie à Paris et Grenade à la fin du XIXe siècle.

Éric Marchal mêle personnages historiques et imaginaires pour nous faire découvrir une époque, ses usages, ses modes de vie, ses connaissances, ses espoirs ou ses frasques à travers la vie d’une famille entre 1863 et 1889 avec une incursion en 1918 pour le romanesque.

C’est écrit avec talent et l’auteur s’est largement documenté. Une note en fin d’ouvrage permet de démêler le réel du fictif.  



dimanche 28 juin 2020

APRÈS LA CAMPAGNE


Après une pause de plusieurs mois pour cause de Coronavirus, le deuxième tour des élections municipales a eu lieu aujourd’hui.

Pour moi, c’était une première candidature, répondant à une préoccupation désormais prépondérante. Les constats sont catastrophiques, la situation de la planète est un désastre et il est à craindre que cela ne s’arrange pas si vite. Voir sur ce blog 

Ce n’était pas pour autant mon premier engagement, il y a plus de vingt ans déjà, alors que j’habitais à Roissy-en-France dans le Val-d’Oise, je participais à la commission de l’environnement de la commune, nous en étions au balbutiement du concret, la question tournait autour de la mise en place du tri sélectif et de la communication pédagogique qu’il fallait en faire pour sensibiliser les habitants.
Cette expérience électorale aura été une expérience riche en rencontres, avec des colistiers très investis sur les questions environnementales, notamment dans le milieu associatif, des militants dont je me suis fais une autre idée, des citoyens préoccupés mais convaincus de pouvoir faire bouger les lignes, des électeurs souvent attentifs, parfois hostile ou désabusés.

Présenter un projet, l’argumenter, le défendre rend l’aventure enrichissante.

En revanche, j’ai vécu sans enthousiasme et même avec surprise dans certains cas, l’agressivité et l’aigreur qu’elles soient clairement officielles par des communiqués de presse virulents de ceux qui furent les concurrents du premier tour, ou par des commentaires sur les réseaux sociaux, ou encore par des désinformations diffamatoires (on dit aujourd’hui « fake-news ») venus d’on ne sait où mais projeté d’un fond de caniveau.

Dés le début et jusqu’aux dernières minutes de la campagne (le dernier commentaire Facebook reçu était posté le vendredi soir à 23 heures 57, trois minutes seulement avant le silence imposé) les attaques mesquines se sont multipliées.

Notre tête de liste en a été la cible privilégiée bien entendue, allant de « personnalité controversée » à « opportuniste surfant sur la vague des européennes » en passant par « si vous aviez mieux choisi votre tête de liste vous ne seriez pas à la ramasse » venant parfois de la part de soutiens de la liste socialiste qui n’a pas été qualifié pour le second tour.

Cette campagne de dénigrement est bien éloignée de la présentation d’un projet municipal.

Puis il y eut cette tentative de fusion qui n’avait sans doute d’autre espoir que de légitimer ensuite une victimisation de la gauche niçoise exsangue.

Tout ce que je déteste en politique, tout ce qui fait que des électeurs fuient les urnes.

À l’heure où j’écris ces lignes (nous sommes dimanche après-midi et je ne peux rien publier avant vingt heures), j’ignore si les appels à voter blanc auront porté leurs fruits, espérons que les électeurs auront plus de malice que les ex-candidats.

Pour autant, quel que soit le nombre d’élus écologiques à Nice ce soir, le travail sera long, bon courage à eux.




samedi 16 mai 2020

MERCI



Au début, si le lecteur n’y prend garde, il peut être tenté de lire ce recueil de nouvelles avec légèreté, des dialogues sympas, de textes poétiques et imagés. Mais très vite on reçoit une claque derrière la tête.

Car les nouvelles de Christel GIBILARO sont d’émouvants messages et de bouleversants témoignages.

Chacun trouvera le texte qui lui parlera le plus, et c’est heureux. Personnellement « La lettre du petit frère » a réveillé quelques moments de ma mémoire, puis « Non » m’a ému plus encore quant à « 14.07.2016 », ce texte m’a bouleversé aux larmes, comme souvent sur le sujet.

Merci Christel pour tes mots, ta sensibilité que je découvre chaque jour un peu plus au-delà de tes livres.




MERCI, de Christel GIBILARO, auto-édition, ISBN 9782956418757
Pour le commander, passer par moi, je transmettrais. 

samedi 9 mai 2020

TOUTES BLESSENT, LA DERNIÈRE TUE



Ce roman de Karine Giebel est tout simplement addictif, j’en ai dévoré les 800 pages en quelques jours à peine, tant l’envie de savoir la suite est plus forte que l’envie d’aller dormir même s’il est tard et que demain le réveil sonne !

Outre le style du roman, un thriller, qui le rend forcément haletant, L’auteure pose également le problème de l’esclavage moderne avec un travail de recherche important (plus d’informations sur ce lien).

L’histoire : Tama est une jeune marocaine enlevée (ou achetée) à sa famille et conduite en France sans papiers, elle vivra dans une riche famille parisienne, travaillant du matin au soir, maltraitée, violentée, dormant dans une buanderie. Mais un enfer en cachera un autre.

Parallèlement, Gabriel est un homme solitaire, vivant dans les fins fonds de la Lozère avec ses démons et ses blessures, il découvre un jour une jeune femme amnésique et armée. Qui est-elle ?

Le titre est issu d'un proverbe latin : « Vulnerant Omnes Ultima Necat ». Toutes blessent, la dernière tue. Inscription forte et cruelle de vérité gravée sur les cadrans solaires en référence aux heures qui passent et nous tuent chaque jour.





jeudi 7 mai 2020

ENTRE DEUX



Le cul entre deux choses
Le vers entre deux proses
L’amer entre deux eaux
La cage entre deux zoos

La liberté entre deux chaînes
L’amour entre deux peines
Le jardin entre deux fleurs
L’amour entre deux cœurs

Le feu entre deux braises
Le cul entre deux chaises

Pourquoi toujours entre deux ?
Vivons entier dans un feu
Aimons, aimons encore qui sait
Celui-ci pourrait être le vrai !


dimanche 19 avril 2020

L'ENFANT DE L'IMMEUBLE EN FACE


Je déambule de la chambre au salon, du salon au balcon, puis vais dans la cuisine ouvrir le frigo. Je le referme aussitôt, ce n’est pas l’heure. J’ai lu un moment, mais au bout d’une heure je n’y arrive plus. J’ai envoyé quelques SMS, reçu quelques- uns en réponse, regardé un film, écouté de la musique, lu un journal et je suis retourné à la fenêtre regarder la pluie tomber.

Dans l’immeuble en face, un petit garçon se désole également de la météo. Il me voit, je lui fais un signe de la main. Il me répond du même geste en y ajoutant un sourire. Nous nous regardons quelques instants. Il s’absente quelques secondes et revient en me montrant un jouet. Je devine que c’est une voiture mais ne parvient pas à déterminer quel type de voiture et ce n’est pas très important. Je pense surtout qu’un signe de la main a mutuellement fait disparaître nos mélancolies. Un signe de la main nous a donné le sourire.

Le sourire d’un enfant à la fenêtre. C’est tellement simple. J’avais oublié que le bonheur pouvait être aussi simple. Je me dis que mes amis me manquent, que j’ai hâte de les voir, de les prendre dans mes bras, de trinquer avec eux, d’aller au théâtre, au cinéma, au restaurant et c’est un petit garçon qui me rappelle à l’ordre. Du haut de ses trois ou quatre ans, il me dit que lui aussi en a marre, lui aussi s’ennuie mais qu’un sourire ou un signe de la main, parfois, suffit à insuffler du bonheur à un esprit mélancolique.

Merci petit bonhomme, merci de ton sourire. Une belle journée s’annonce, tant pis s’il pleut.  


Photo glanée sur la toile et pompée sur le site dailygeekshow.com



dimanche 12 avril 2020

LES BONS PRÉTEXTES



S’il est indiscutable que la période que nous vivons est inédite, humainement, socialement et économiquement catastrophique. Pénible pour les uns, dramatique pour les autres, il n’en est pas moins que des hommes de pouvoir pourraient avoir la fâcheuse tentation de fouler du pied les droits humains et la dignité des citoyens.

Ainsi, Amnesty International n’a pas tardé à pointer du doigt les manœuvres de "Viktor Orban qui a fait voter une loi lui conférant un pouvoir illimité en Hongrie. Cette situation est d'autant plus effrayante que le Premier Ministre s'acharne a faire reculer les droits humains depuis quelques années". Lire l'article

Dans son édition du 25 mars 2020 (numéro 1444, page 4), Charlie Hebdo publiait un article « Épidémie de totalitarisme », signé Inna Shevchenko, soulignant les mesures prises en Russie ou au Kirghizistan pour soi-disant protéger la population mais en prenant soin de museler l’opposition dans le même geste protecteur. La Chine n’est pas en reste, les réseaux sociaux sont inaccessibles, les hashtags liés à l’épidémie sont verrouillés. L’Iran bloque des pages Web, dont Wikipédia.

La crainte, naturellement, est que ces mesures restent en vigueur après l’épidémie.

En France, nous ne risquons rien me direz-vous. Pas si sûr.

À Béziers, le maire d’extrême droite Robert Ménard a fait retirer tous les bancs publics de la commune au motif qu’il n’y avait pas lieu de se prélasser et de flâner en période de confinement, ni bien sûr de se bécoter en se foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes comme le disait Tonton Georges (le sétois à moustache qui fumait la pipe, si si, vous le connaissez). Lire l'article

Quel rapport ? C’est très simple, les bancs publics servent aussi d’inconfortables couches aux SDF, des salauds de pauvres qui ne respectent pas le confinement.

La crainte, naturellement, est que cette mesure biterroise reste en vigueur après l’épidémie.

Photo Twitter, ville de Béziers (ça c'est de la comm)



dimanche 5 avril 2020

LA DÉESSE REQUIN


La déesse requin et la première bande-dessinée de Lison Ferné, c’est une fable fantastique et écologique, dessinée en noir et blanc à la plume et l’encre du Chine. C’est un beau coup de crayon (mais je le savais déjà), c’est un beau texte et l’auteure est ma petite-cousine.

« Inspiré librement du conte chinois « La fille du Roi Dragon », une version orientale de « La Petite Sirène » de H.C. Andersen, la déesse requin raconte l’histoire d’une jeune fille d’un autre monde, Dahut, et de sa découverte du monde des humains »

Bravo Lison, j’ai hâte de lire un autre ouvrage ! 




Commande en ligne chez l’éditeur sur ce lien  





mercredi 1 avril 2020

TOUS LES HOMMES N’HABITENT PAS LE MONDE DE LA MÊME FAҀON



Paul Hansen est incarcéré au Canada, purgeant une peine de deux ans avec Horton, un homme et demi, Hells Angels, qui a peur des souris et de se faire couper les cheveux.

Paul est le fils d’un pasteur danois et d’une gérante de cinéma d’art et d’essai. Il passe son enfance à Toulouse avant de s’installer au Canada où il assiste à la déchéance de son père avant de devenir le surintendant d’un ensemble cossu, il en est aussi le confident des résidents. C’était avant le drame.

C’est une fable, une métaphore des temps modernes où l’homme s’adapte à son environnement et son entourage, dans la cruauté ou la tendresse.

L’humour n’est jamais loin et l’écriture raffinée et fluide.

De quoi faire relativiser un confinement !





***

« Son attente a commencé dès qu’il a reçu la lettre. Il est aussitôt redevenu le fils du prof qui aime les enfants des autres, celui de sa femme qu’il ne voit plus depuis si longtemps, celui à qui l’on promet d’en manger une s’il laisse traîner sa crosse dans l’entrée. Il ressent en partie que cette mère l’a aimé même si elle n’en a rien laissé paraitre. Sinon, pourquoi serait-elle venue de si loin, aujourd’hui dans cette prison infamante, ce parloir scrofuleux ? »

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« Il en allait comme du dentifrice, prompt à gicler hors de son tube, moins fervent pour y retourner ».

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« Il y a parfois quelque chose de noble dans la sauvagerie d’Horton, quelque chose qui le place au-dessus de son père qui a enseigné mais n’a rien appris. Au moment où on l’attend le moins et où la situation ne s’y prête guère, il émet un éclair, une fulgurance d’humanité. »




dimanche 29 mars 2020

UN LIEU RÊVÈ



Nous nous connaissions si peu et étions si différents. Elle si jeune, virevoltante, tourbillonnante, emplie d’une énergie qui habituellement m’aurait fait rire mais j’étais ailleurs, taciturne dans mes pensées sombres d’un espoir déçu, d’un destin amoureux brisé. La veille, elle m’avait dit qu’elle aimait marcher, je lui ai répondu que moi aussi, elle a aussitôt voulu organiser une randonnée, dès le lendemain.

Tout avait mal tourné, nous nous étions perdus, l’orage a éclaté, nous avions trouvé refuge dans une vieille cabane de berger et attendant que la pluie cesse. J’avais glissé en me précipitant dans l’abri et avais terriblement mal à la hanche et l’épaule gauche. Elle avait ri de ma chute, ce qui avait contribué à m’agacer.

Nous avions essoré nos vêtements tant bien que mal, j’avais froid, elle ne se plaignait de rien, était joyeuse malgré la présence à ses côtés d’un vieux con grincheux. Elle parlait beaucoup, me questionnait sans attendre la réponse, ce qui m’arrangeait. Je n’écoutais pas vraiment ce qu’elle disait mais parfois certaines phrases étaient captées par mon cerveau qui ne voulait plus les lâcher. « Quel est l’endroit où tu aimes te trouver le plus au Monde ». J’aurais pu lui répondre sournoisement « ta gueule » ou « dans ton cul » mais il aurait fallu pour cela que je prête une vague attention à ce qu’elle disait.

Il y a quelques semaines encore, sans doute pour la choquer ou la provoquer, je lui aurais répondu que l’endroit que j’aimais le plus au Monde était le lit d’une femme. Je lui aurais décrit la pièce, le lit en lui-même, la couleur des draps et la femme en elle-même. Ses courbes, ses cheveux, détaillé son épilation, ses tatouages, localisé ses piercings s’il en était. Je lui aurais aussi donné des détails les plus crus sur le déroulement de nos ébats.

Mais aujourd’hui, l’idée même d’évoquer une femme m’était trop douloureuse.

Plus certainement aurais-je répondu que j’aimais me retrouver dans un bar avec des vieux copains, ceux qui t’aiment depuis longtemps mais ne le disent pas, ceux qui t’écoutent, qui ne te jugent pas, avec qui tu prends une grosse cuite quand ça va mal, ceux que ta femme déteste parce que tu picoles avec eux et qu’en plus tu parles de cul et reluques les filles. Ceux avec qui tu ne t’engueules jamais, ou alors pas longtemps. Ceux que j’avais appelés à deux heures du matin après ma dispute irréversible.

Il ne pleut plus, on va pouvoir repartir.

bar "les copains d'abord", Mulhouse - DR


lundi 23 mars 2020

dimanche 22 mars 2020

LA CARAVANE DU PAPE


En 1623, pendant la guerre de trente ans, Leone Allaci, nommé légat du Pape Grégoire XV à Heidelberg, a pour mission de ramener la bibliothèque de la ville protestante à Rome. Le chargement de 196 caisses doit voyager en carioles, parfois à dos de mulets quand il s’agira de traverser les Alpes.

Accompagné d’une armée de mercenaires dirigés par les capitaines Feroggio et Oeslingen ainsi que de quelques villageois fuyant les guerres, Allaci devra faire face aux convoitises de son précieux chargement avec la force de sa foi et de son savoir, lesquels seront mis à rude épreuve quand interviendra la jeune Lotte.

Le roman est inspiré d’une histoire vraie, le personnage d’Allaci et son étrange voyage ont réellement existé.

Si l’on peut parfois être dérouté par les références aux philosophes et textes anciens (tous sont bien réels et les érudits apprécieront), on est cependant vite transporté dans cette traversée insolite et les personnalités des quatre personnages principaux.



samedi 21 mars 2020

AUX ABRIS



Dès mardi, j’avais dans l’idée d’un billet sur ce blog pour évoquer ce confinement, il aurait fait le parallèle avec une publication que j’avais faite sur un réseau social dimanche midi à propos du premier tour des élections municipales et qui a été amplement commenté, voire reproché.

Le travail à domicile aidant, nous voilà samedi et toujours aucun article de ma part bien que je sache mes lecteurs nombreux piaffant d’impatience (enfin presque).

Certainement est-ce mieux, depuis mardi j’ai lu comme nous tous une floppée de messages, tantôt laxistes, tantôt solidaires, tantôt un brin professoral, parfois anxiogène, de temps à autre complètement con aussi (ah, cette bonne vieille théorie du complot) et loin de moi l’idée d’ajouter une énième pelletée sur la montagne.

Après quatre jours de confinement j’observe des comportements que je ne partage pas, des attitudes qui m’affligent, des commentaires qui m’exaspèrent, mais à quoi bon surenchérir dans ce triste débat.

Ce que j’observe aussi, ce sont les changements d’attitudes, les actions individuelles, solidaires.

Rester à domicile, que ce soit en chômage partiel ou en télétravail n’est facile pour personne, je pense aux parents d’enfants trop petits pour comprendre qu’on ne peut pas aller à l’école, jouer, voir les copains ou les grands-parents. Enfants trop petits ou dont le handicap ou la pathologie complique la situation. Je pense à tous ces parents qui gèrent comme ils peuvent la situation.

Je pense aussi aux soignants, aux forces de l’ordre, aux pompiers, les personnels des magasins d’alimentation, tous ceux qui travaillent pour qu’on puisse avoir un minimum de vie et de sécurité.

Je pense aux personnes âgées, aux résidents et personnel des EPADH.

Alors on s’organise, on s’encourage, on se soutient.

Chaque soir, à vingt heures, nous sommes nombreux à encourager les soignants -mais pas uniquement eux- en applaudissant à nos balcons. Ce n’est sans doute pas grand-chose, mais suffisamment pour envoyer un message si symbolique soit-il.

Je vois aussi des groupes d’entraide se créer sur les réseaux sociaux, des forums, des discussions pour soutenir et aider ceux qui travaillent.

Je vois des initiatives pour vivre le confinement, des idées pour le supporter, du positif, de l’entraide, de la solidarité. C’est parfois très simple.

Quand tout cela sera fini, qu’il sera bon de se revoir, de se serrer dans les bras, de trinquer pour de vrai, d’aller voir un spectacle, de faire du sport. J’en rêve déjà, un dîner avec mes enfants, avec mes copains ! Tout cela nous manque, mais reviendra.

Je rêve aussi que cet épisode nous donne conscience de l’amour qu’on porte à nos proches sans forcément se le dire aujourd’hui. Qu’il nous fasse réaliser la chance que nous avons de vivre, tout simplement, en bonne santé. Qu’il nous permette de comprendre qu’il y a autour de nous des femmes et des hommes dont le métier est de nous soigner, de nous protéger, la nuit comme le jour.

Je rêve, peut-être est-ce une utopie, que l’on en sorte plus humain, plus solidaire, plus empathique, plus généreux.

Un peu moins con ?

"Ensemble"