BIENVENUE SUR MON BLOG

BIENVENUE SUR MON BLOG



mercredi 22 décembre 2021

CE QUE JE SAIS D’ELLE

Une femme a disparu. Nul ne sait si elle a fui, a eu un accident ou été enlevée.  Les interrogatoires de l’enquêteur se succèdent révélant ainsi la part de mystère de cette femme sans histoire.

Selon ce qu’on sait d’elle, on la trouve mystérieuse, souriante, arrogante, aimante, perturbée, cool, princesse, chouchoute. Peu à peu la personnalité se dessine, on devine une lointaine blessure.

Chacun la connait sous un angle et se fait un avis général, l’histoire est sans doute plus compliquée.

Le style est troublant, chaque chapitre est le point de vue d’une personne ayant connu la disparue, écrit à la première personne.

Une magnifique fable sur les préjugés et les aprioris.



Ce que je sais d'elle
de Béatrice HAMMER
les éditions d'Avallon
ISBN 978-2-491-99630-7

dimanche 19 décembre 2021

DÉNONCER SANS BALANCER

 

Hier, sur le réseau social de l’oiseau bleu je publiai la photo d’un véhicule stationné au bout d’une piste cyclable et empiétant largement sur un passage piéton avec le hashtag GCUM, signifiant « Garé comme une merde ».

Il a fallu très peu de temps à la Ville de Nice pour réagir d’un lapidaire « Nous vous invitons à contacter la Police Municipale pour vos signalements ».

Tel n’était pas mon but, j’avais d’ailleurs pris soin de publier la photo plus d’une heure après l’avoir prise en masquant la plaque minéralogique et ma réponse fut : « Je ne souhaite que montrer la réalité, pas balancer les infractions. Que la Ville de Nice prenne conscience du quotidien, que la Police Municipale fasse ce qu’elle a à faire ».

Si en effet le stationnement gênant, fut-il éphémère ce qui était probablement le cas, comme celui que je dénonçais est une réalité quotidienne, et que dire des arrêts en double file qui eux sont dangereux pour les cyclistes devant alors se déporter sur la gauche de la voie, la vraie question est de savoir pourquoi des automobilistes se garent ainsi.

Et la réponse est assez simple, Nice manque autant d’arrêt-minute pour les voitures que de voies cyclables sécurisées, et ce n’est pas en montant les uns contre les autres que la Ville va régler le problème.



vendredi 10 décembre 2021

LA TRESSE

Smita est une intouchable indienne qui rêve d’un autre destin pour sa fille.

Giulia, en Sicile, travaille dans l’entreprise familiale et découvre que l’entreprise est au bord de la faillite.

Sarah, au Canada est une brillante avocat dont la brillante carrière est mise à mal par la maladie.

Ces trois femmes de culture et d’origines que tout oppose ont en commun la force de mener chacune un combat pour échapper à leur destin, en s’échappant de son milieu social pour l’une, et tentant de s’y maintenir pour les autres.

La tresse s’entremêle au fil des pages et des luttes de Smita, Giulia et Sarah.

Lorsque à la fin d’un roman on a une larme d’émotion, c’est que c’était un bon roman.

« La tresse », on peut même dire que ça décoiffe !




lundi 6 décembre 2021

DANS LES SALLES AVEC UN GRAND ÉCRAN (9)

 

Pour une fois, je vous parle de films qui sont toujours à l’affiche !


LES CHOSES HUMAINES : De Yvan Attal, avec Ben Attal, Suzanne Jouannet Pierre Arditi, Charlotte Gainsbourg, Matthieu Kassovtiz

Alexandre passe quelques jours en France dans sa famille. A l’occasion d’une soirée il a un rapport sexuel avec Mila la fille du compagnon de sa mère. Le lendemain, la jeune fille porte plainte pour viol.

Ce film pose la question du consentement et des différences de cultures sociale, religieuse et générationnelle.  Tout l’intérêt du film est qu’il ne prend pas position pour la victime ou l’accusé mais s’attarde sur l’interprétation que l’un et l’autre se font de ce rapport sexuel.

Le rôle des parents dans le film est très important et Pierre Arditi est particulièrement magnifique dans ce rôle d’animateur de télévision odieux, prétentieux, dominateur et arrogant.

Dommage que la partie du film concernant le procès soit un peu longue.

 

MADRES PARADELAS : De Pedro Almodovar, avec Penelope Cruz, Milena Smit, Israel Elejalde, Rossy de Palma.

Janis et Ana donnent naissances chacune à une fille en même temps dans la même maternité, mais très vite Janis s’aperçoit après un test ADN qu’elle n’est pas la mère de sa fille. Que faire alors ?

Janis est également à la recherche de moyens pour faire exhumer la fosse dans laquelle a été enterré son arrière-grand-père exécuté par les franquistes.

 Almodovar aborde le thème de l’identité à la façon d’Almodovar. Un brin provocant, de toutes façons hors des sentiers battus.




dimanche 5 décembre 2021

DIX ANNÉES

 

C’était le 4 décembre 2011, à l’occasion d’un salon du livre où je n’étais encore que visiteur. Je cherchais quelques ouvrages qui pourraient être l’occasion de cadeaux pour les fêtes de fin d’années.

Les bras chargés, j’ai ensuite cherché un livre pour moi, parce qu’il n’y a pas de raison de ne pas se faire plaisir. C’est un livre de poésie qui a retenu mon attention, j’ignorais encore que cette rencontre avec l’auteure allait devenir plus tard une grande histoire d’amitié.

Nous nous sommes revus quelques mois après dans un autre salon, je lui ai parlé de mon projet de publier mes textes, elle m’a conseillé d’autant plus facilement qu’elle était éditrice.

Pourtant elle n’a pas publié mon premier livre. Je m’étais laissé miroiter monts et merveilles par un éditeur qui déposera le bilan sans me reverser le moindre kopek de droit d’auteur, mais nous avons régulièrement covoituré pour des salons et des dédicaces.

Petit à petit, nous avons tissé la toile de notre amitié.

Quand l’un de nous flanche, l’autre le réconforte,

Quand l’un de nous est heureux, l’autre s’en réjouis,

Les drames, les bonheurs, les douleurs, les joies, les pleurs, les rires, tous les instants sont partagés. Et il y en a eu des moments importants dans nos vies ces dernières années !

Si parfois nous sommes en désaccord, jamais nous n’avons été en froid, parce que c’est une amie immense, une femme sensible et tendre, brillante sans être prétentieuse de son savoir.

Aujourd’hui elle est amoureuse et voir son bonheur fait le mien. Je l’aime aussi, différemment.

Elle est discrète, alors plutôt qu’une photo de nous deux, je me contenterai d’illustrer ces quelques mots d’amitié par un immense cœur.




lundi 29 novembre 2021

SEMI-MARATHON DE SAVONE

On l’a attendu longtemps ce semi-marathon ! Il était prévu le 15 mars 2020, il aura eu finalement lieu le 28 novembre 2021, 623 jours plus tard, pour les raisons virales que nous connaissons tous.

Le voilà enfin et c’est avec quelques amis de Courir à Peillon que nous nous rendons à Savone, chef-lieu de la province éponyme, la veille du rendez-vous sportif afin de bien profiter de la promenade en ville et du côté convivial d’un déplacement sportif !

Pourtant l’un des drilles de la bande a renoncé au voyage à la dernière minute pour cause de verdict positif au Covid. C’est moche mais c’est ainsi.

Il fait froid ce dimanche à Savone, mais les quatre larrons, Angélique, Annabel, Tayeb et moi sont trop heureux d’être enfin sur une ligne de départ pour s’en plaindre, peu importe nos entraînements respectifs, parfois aléatoires.

Angélique et Tayeb aspirant à une performance honorable se positionne en conséquence sur la ligne de départ, Annabel et moi, plus succinct dans la préparation prennent le départ de plus loin.

Le parcours n’est pas difficile, essentiellement plat, mais quelques souffles de vent nous glace en cette fin-novembre, ce n’est rien à côté de nos amis marathoniens du Nice-Cannes qui au même instant subissent quelques bourrasques d’Eole.

Nos supporters sont près de l’hôtel où nous avons séjournés et nous encouragent à chaque passage. « Angélique est tombée » m’annoncent-ils alors. Mince, je n’ai pas plus d’informations, que s’est-il passé ? Est-ce grave ? A-t-elle dû abandonner ? Je me dis que notre public n’avait pas l’air angoissé et je continue.

Angélique en effet a raclé l’asphalte au septième kilomètre, blessée aux deux genoux son côté combatif à vite pris le dessus, elle est repartie laissant le vent sécher ses plaies.

 Au trois-quarts de la course les conséquences du manque d’entraînement se font sentir, les genoux sont douloureux puis toutes les jambes et je réduis considérablement mon allure. Pour Annabel, les mêmes causes produisent les mêmes effets, tel un copié-collé

Sur la ligne d’arrivée, Angélique malgré sa chute s’offre le luxe de battre son record personnel en 1h38 (Mo Farah n’a-t-il pas gagné son titre de champion du monde dans les mêmes conditions ?). Tayeb la talonne en 1h39, plus loin je boucle la course en 1h52, Annabel en 2h04.

Le froid de novembre en Ligure n’empêche pas le soleil de briller, le week-end s’est terminé à la terrasse d’une brasserie, idéal pour récupérer.


au départ
le quatuor au départ

Angélique et Tayeb en plein effort


Angélique et Tayeb après l'effort

Après
(NB : En premier plan c'est la canette de Coca d'un enfant, les sportifs boivent des Spritz)

LES VICTORIEUSES

Solène est une brillante avocate d’affaires sombrant dans la dépression après le suicide d’un client en plein Palais de Justice de Paris. Sur conseil de son médecin, elle fait du bénévolat auprès de femmes en grande difficulté.

Cent ans avant elle, Blanche PEYRON, officière de l’Armée du Salut fonde le Palais de la Femme à Paris pour les sans-abri.

À travers le personnage blessé de Solène, l’auteure fait un portrait touchant de différentes femmes que la vie a rejetées et ont trouvé refuge au Palais.

Alors que rien ne l’y prédestinait, Solène se reconstruit non sans mal à travers ces rencontres inattendues.

Une lecture émouvante, malgré quelques passages un peu guimauve de temps à autres.




lundi 22 novembre 2021

LA REINE DE CENDRE


Avril, Jonas et Grégoire se retrouvent dans un monde inconnu où ils deviennent les élus d’une prophétie, ils ont pour mission de sauver le peuple Alcazor des ambitions de la cruelle Reine de Cendre.

Océane Valentin signe son premier roman et transporte le lecteur dans un monde fantastique avec son lot de monstres, de souverains ambitieux, de chevaliers valeureux, d’amitiés, d’amour.

Dans un style parfaitement maitrisé, l’auteure nous maintient en haleine jusqu’aux dernières pages, et même au-delà puisqu’il y aura un second tome et j’ai hâte qu’il paraisse !

 



Editions "Des livres et du rêve", ISBN 9 782956 169857




vendredi 12 novembre 2021

DANS LES SALLES AVEC UN GRAND ÉCRAN (8)

 

BAC NORD : de Cédric Jimenez, avec Gilles Lellouche, François Civil, Karim Leklou. 

Inspiré d’une histoire vraie, un groupe de police en lutte contre le trafic de stupéfiants, arrosent une indic avant d’être inquiétés par l’IGPN, lâchés par leur hiérarchie.

Un film très soutenu, très actif, qui montre bien le travail de la police sur la corde raide, leur manque de moyens. Gilles Lellouche est parfait.

Note pour les réalisateurs : Les quartiers nord de Marseille ne peuvent pas être au bord de la mer.

BOÎTE NOIRE : de Yann Gozlan, avec Pierre Niney, Lou de Laâge, André Dussolier

C’est un bon thriller, sympa, mais est-ce vraiment la peine de le voir sur un grand écran ? Attendez qu’il sorte en VOD !

LES INTRANQUILLES : de Joachim Lafosse avec Leïla Bekhti, Damien Bonnard, Gabriel Merz Chammah

Leïla et Damien s’aiment mais Damien souffre de bipolarité. Ensemble ils se battent pour vivre mais le parcours est difficile.

Quelques longueurs parfois dans ce très beau film où la lutte du couple ainsi que la souffrance de l’enfant sont parfaitement décrites.




jeudi 11 novembre 2021

Interruption momentanée....

Chers lecteurs de ce blog, 

Probablement vous êtes vous attristés de ne lire aucune nouvelle depuis le jour férié chrétien de notre République laïque cet été et je comprends votre désarroi.

Une certaine lassitude, une convalescence suite à mes nouvelles péripéties estivales, un déménagement, la paresse aussi, ne m'ont pas permis de vous raconter tout ce qui se passait.

Moins de lecture à vous faire partager, quelques films pourtant (je vous réserve un billet sur ce thème d'ici demain au plus tard sans faute), moins de course à pied à narrer (je cours beaucoup moins, mais une course est prévue en novembre). C'est en vélo qu'un projet devrait se concrétisera en juillet prochain, je suis inscrit à l'Etape du Tour 2022 entre Briançon et l'Alpe d'Huez en passant par le col du Galibier et le col de la Croix de Fer (170 km, 4700 mètres de dénivelé, ça va piquer un peu) ! 

D'ici là, je tâcherais aussi de vous convaincre de voter Yannick Jadot à la présidentielle.

A très vite, 

Antoine





dimanche 15 août 2021

DANS LES SALLES AVEC UN GRAND ÉCRAN (7)

NOMADLAND : de Chloé Zhao, avec Frances Mc Dormand, David Strathaim, Gay De Forest. 

Après l’effondrement de la cité ouvrière du Nevada où elle vivait, Fern décide de partir seule à bord de son van. Elle découvre à la fois la solitude des grands espaces de l’Ouest américain, la solidarité du monde nomade contemporain et le regard des sédentaires.

Le montage un peu haché et cloisonné du film déroute dans un premier temps, mais l’on comprend qu’il s’agit là de montrer les grands écarts vécus par les nomades, entre moments d’isolement et grand rassemblement, entre immensité désertique et densité de la ville.

Un film bouleversant pour ma première salle obscure depuis de nombreux mois !

MINARI : de Lee Isaac Chung, avec Steven Yeun, Ye-Ri Han, Alan S Kim

Une famille américaine d’origine sud-coréenne s’installe dans l’Arkansas où le père de famille veut devenir fermier. Son petit garçon devra s’habituer à cette nouvelle vie et à la présence d’une grand-mère coréenne qu’il ne connaissait pas.

C’est la quête du rêve américain, l’idée que demain sera meilleur s’il est ailleurs. Chaque membre de la famille devra s’adapter à son nouveau mode de vie.

Un film magnifique !

KAAMELOTT : de et avec Alexandre Astier

Changement de registre. Au cinquième siècle le roi Arthur revient contre son gré détrôné le cruel Lancelot du lac.

Hormis la musique j’ai trouvé ce film très moyen, même s’il m’est arrivé de sourire parfois je m’attendais à beaucoup mieux. Les différents flash-backs dans l’adolescence d’Arthur n’apportent rien d’autre que de la confusion à un scénario creux.

ROUGE : de Farid Bentoumi avec Zita Hanrot, Sami Bouajila, Céline Salette

Nour, une infirmière d’entreprise et une journaliste tentent de démontrer que l’usine chimique dans laquelle travaille Nour maquille les résultats d’analyse pour obtenir des droits de rejets dans la nature. Le père de Nour est également délégué syndical de l’usine.

Présenté comme « thriller écologique », ce film est inspiré du scandale sanitaire des rejets toxiques des boues rouges de Gardanne. Un film très prenant sur l’omerta autour de la pollution industrielle qui arrangent actionnaires, élus et salariés.

Les comédiens sont excellents.



dimanche 1 août 2021

HÔPITAL SINISTRÉ.

 

Après ma pirouette de vététiste j’ai été pris en charge par la sécurité civile grenobloise. L’hélicoptère dû faire une escale auprès d’un autre touriste cascadeur dans une situation plus préoccupante que la mienne car il était touché aux vertèbres et était rapatrié sur une civière.

Aux urgences de l’hôpital de Grenoble commence alors une longue attente, tout d’abord dans une sorte de hall où tous les patients arrivaient. Mon attention est d’abord attirée par deux personnes âgées un peu perdues, demandant à rentrer chez elles. Le personnel soignant fera preuve de persuasion pour que les deux victimes subissent au moins des examens et aient un diagnostic.

Je suis ensuite conduit dans un couloir en attente, me dit-on, qu’un box se libère.

Finalement, je serais ausculté dans le couloir après plusieurs heures d’attente, je comprends que le personnel est complètement dépassé par le nombre de patients. J’apprendrai plus tard que nous étions 70 pour seulement trois médecins.

Pour autant, l’équipe soignante se montre très attentive, souriante et à mon écoute malgré leur surcharge de travail.

Je vais passer de nombreuses heures dans ce couloir à attendre et pour l’occasion écouter et entendre.

J’étais à côté de l’entrée du bureau des soignants et cet emplacement inconfortable me permets d’entendre des propos d’agacement et de lassitude des personnels entre eux, qui contraste avec l’amabilité à l’égard des patients.

Je ne serai déplacé de mon couloir que pour passer les radios et une échographie. Vers une heure du matin, l’interne me dit que si opération il doit y avoir, celle-ci ne relève pas de l’urgence, et devra donc être gérée après mon retour chez moi.

Je suis donc « sortant », au beau milieu de la nuit, en tenue de vélo, pour rentrer à mon hôtel par mes propres moyens à 1h30 de route de là ! Je supplie de pouvoir rester jusqu’au matin, même dans un coin, pour récupérer un peu.

Cette faveur, si l’on peut dire, m’est accordée, mon voisin de box n’aura pas cet égard. Par box, il faut entendre un drap blanc séparant les brancards, nous sommes une dizaine dans une grande salle.

Je vais très peu, voire pas, dormir et j’entends les patients interpellés les soignants, parfois dans le calme parfois aussi avec agressivité, mais les équipes restent toujours d’égale humeur.

Je suis sidéré d’observer le manque de considération et de respect de la part de certains patients, mais aussi et surtout de la part de nos dirigeants depuis plusieurs années envers des équipes médicales surchargées et qui plus est très fortement misent à contribution depuis plus d’un an.

Il ne suffit pas de les applaudir à 20 heures !


 

(photo d'archives 2016) © Maxppp - Clementz Michel



vendredi 30 juillet 2021

LA DERNIÈRE FUGITIVE

 

En 1850 Honor Bright quitte l’Angleterre pour l’Amérique avec sa sœur Grace qui doit se marier dans l’Ohio.

Grace ne survivra pas au voyage et Honor arrive seule dans la communauté religieuse stricte des quakers, elle découvre l’esclavage que sa communauté rejette tout en s’accommodant de cette réalité, trouvant moult prétexte pour ne pas avoir d’ennuis.

Honor pourtant viendra en aide aux fugitifs au prix de grands risques tant pour elle que pour sa nouvelle famille.

Si le rythme du roman semble lent au début, presque fastidieux, il prend finalement son envol et décrit la réalité du chemin de fer clandestin et du porte-à-faux dans lequel se trouvaient les abolitionnistes.




lundi 19 juillet 2021

BREF SÉJOUR ALPESTRE

 

Cette année, avant de traverser les Pyrénées en vélo, j’avais prévu de passer une semaine plus tranquille dans les Alpes. Une semaine dans un club vacances, avec randos, balades, stretching, soirées et animations diverses.

Mon séjour commence par une longue demi-journée d’attente d’un bus fantôme à Bourg d’Oisans et c’est en taxi, au tarif de 80 €, que j’arrive à mon hôtel des deux Alpes. Un brin énervé, il faut bien le reconnaître.

Mais ce sont les vacances, alors tout va bien ! Ma première nuit d’estivant dure 10 heures consécutives, c’est dire à quel point j’avais besoin de faire une pause.

Après une rapide visite de la station, ma première véritable activité sera une initiation au VTT. Comment freiner, descendre, monter, tourner. C’est très différent du vélo de route que j’ai l’habitude de pratiquer.

Au retour, je m’inscris pour le lendemain après-midi à une initiation à la descente en VTT et le matin à une séance de renforcement musculaire très tonique, puis plus tard dans la semaine une randonnée dans les glaciers et une sortie en rafting. Le programme est déjà très alléchant.

Julien, notre moniteur, nous harnache de pied en cape, tels des Dark Vador des montagnes. Après des consignes précises pour aborder descentes, virages et bosses en parfaite sécurité, nous rejoignions le sommet de la piste en télésiège. Quelques aigles tournent dans le ciel pour rappeler aux citadins l’immensité de leur territoire.

Nous nous engageons sur la piste la plus facile, réalisons encore quelques exercices sur un bike park avant d’aborder l’entière descente. Grisés par cette expérience, aucun d’entre nous ne se fait prier pour retourner au sommet.

Mes craintes de la première descente se sont dissipées et je débute la seconde en confiance, peut-être un peu trop, même si le souvenir de ma chute de l’été dernier est encore bien présent.

Tiens, un tracteur. La dernière fois que j’ai croisé un tracteur en vélo, c’était un quart d’heure avant mon accident l’été dernier. Je chasse de mon esprit cette désagréable comparaison pour me concentrer sur mon parcours.

Je n’ai pas la sensation d’aller vite, mais j’aborde mal une bosse du circuit. Au lieu d’appuyer sur le guidon pour maintenir le pneu au sol, je le lève comme si j’avais voulu faire un saut alors que loin de moi était ce projet. La conséquence est inévitable, je passe par-dessus mon vélo et chute violemment sur le côté droit. Je crie, mets quelques secondes à réaliser, à pouvoir respirer. « Ce n’est pas vrai que ça recommence ! » Est ma première réflexion. « Plus jamais je ne monterai sur un vélo » est alors ma deuxième remarque, avant de me tourner vers le moniteur et m’inquiéter de savoir si le vélo n’était pas cassé ! « On s’en fout, on verra ça plus tard » me répondit-il.

Mes vacances s’achèvent déjà. Nous sommes lundi.

J’ai un peu de chance dans mon malheur, je fais mon baptême de l’air en hélicoptère jusqu’à l’hôpital de Grenoble. Je me serais bien passé de cette première.

Un hôpital public français dramatiquement surchargé et débordé, comme tant d’autres, ce sera l’objet d’un autre récit.

                                                                                                     (À suivre…)

NB : le vélo n’a rien !




samedi 5 juin 2021

L'ANOMALIE

Un peu dérouté dans un premier temps par cette histoire d’avion dupliqué et par la multiplicité des personnages qui finalement ne se croisent qu’une seule fois (ou deux), je me suis vite pris au jeu de ce roman étrange.

Au-delà du fantastique, ce roman est une grande réflexion sur le destin, les choix et les décisions qui rythment nos vies, les grandes questions qui nous reviennent : ai-je fait ce qu’il fallait ? Ai-je pris la bonne décision ? Si je pouvais revenir en arrière, rembobiner la cassette…

Je ne vous cache que j’ai un peu décroché par endroits, notamment lorsque les représentants des différentes religions sont convoqués à la Maison-Blanche pour donner une explication à l’inexplicable, si tant est que quelque religion que ce soit ait un jour argumenté le moindre évènement de façon cartésienne, mais ce n’est que mon avis.

 L’humour de l’auteur ponctue aussi l’ouvrage par quelques piques acerbes et néanmoins souriantes telles que « Puisque la religion fournit une réponse doctrinale et fausse, la philosophie s’en propose d’en donner une abstraite et erronée. Partout dans le monde, les talk-shows se multiplient.  Et surtout en France, ce pays à la concentration en philosophes médiatiques légendaire. »

 

 


 

L’Anomalie, de Hervé LE TELLIER, éditions Gallimard, Prix Goncourt 2020

samedi 17 avril 2021

DE BIEN CHOISIR UN PRÉNOM



Un de mes amis à deux enfants dont les prénoms ont la particularité d'être l'un et l'autre des titres de chansons, l'aînée s'appelle Lily (paroles et musique de Pierre Perret), le plus jeune Andy (Les Rita Mitsouko, Paroles et musique Catherine Ringer et Fred Chichin). 


https://youtu.be/urVfi9Yswaw



Cet ami ayant une compagne dont le ventre s'arrondit et continuera de le faire jusqu'à la fin de l'été, je leur propose deux prénoms, sans qu'ils ne m'aient d'ailleurs rien demandé, qui répondent à la caractéristique des deux aînés.   

Louise (Gérard Berliner), une chanson de 1982 sur une femme amoureuse et esseulée sur fond de première guerre mondiale. C'est beau, mais c'est triste, mais c'est beau. 


Moins facile à porter, Germaine, chanson de Renaud sortie en 1977 qui évoque les problèmes de voisinage. 

J'avais dit un jour à cet ami que Lily avait eu de la chance, elle aurait pu s'appeler Fernande, finalement, Germaine à côté c'est plutôt sympa. 


Chacun notera que j'ai épargné à mes amis le registre des chansons paillardes, pourtant riche en prénoms féminins !

Quoi qu'il en soit et malgré mes propositions sympathiques, Olivia et Marco feront bien ce qu'ils voudront et ils auront raison. 


dimanche 11 avril 2021

ROBE DE MARIÉ

       

Sophie est-elle folle ? De petites étourderies en grosses bourdes, des pertes de mémoire passagères qui bouleversent sa vie, des tragédies qui marquent son retour à la lucidité à tel point qu’elle doit fuir, changer d’identité.

« Robe de marié » est un thriller psychologique manichéen particulièrement intense et captivant avec des retournements de situations inattendus.

Quant à l’intrigant masculin de « marié » dans le titre, il faut attendre les dernières pages du livre pour en avoir la clef.



samedi 27 mars 2021

L’ARCHIPEL DU CHIEN

Sur une île, trois corps sont retrouvés sur la plage, rejetés par la mer. Mais sur cette île un vaste projet immobilier doit prochainement voir le jour et ces migrants, on comprend vite qui ils sont, ne font pas les affaires du Maire.

Après « Les Âmes grises » et le magnifique « La petite-fille de Monsieur Linh », je redécouvre Philippe Claudel avec toujours la même jubilation.

C’est une écriture d’une beauté tragique, le sublime pour décrire le cynisme ou la pureté des hommes.

Un roman-fable bouleversant !


"L'homme est bien naïf ou très orgueilleux de penser que tout mystère peut se comprendre et que tout problème peut se résoudre."

dimanche 28 février 2021

NATURE HUMAINE

 

De la sécheresse de 1976 à la tempête de décembre 1999, Serge JONCOUR nous fait découvrir le monde paysan dans le Lot à travers la famille FABRIER.

Alexandre est le seul garçon d’une fratrie agricole, il vit l’évolution du monde rural, l’arrivée de la grande distribution, la modernisation, l’augmentation de la demande et de la production, la désertification, l’attrait de la ville mais aussi les ambitions politiques révolutionnaires ainsi que son Amour pour Constanze qui guidera sa vie.

Une saga familiale et amoureuse vécut par un jeune homme à travers son époque, l’évolution d’un monde trop grand pour lui.

Serge JONCOUR, après « Chien-Loup » et « L’amour sans le faire » nous mène dans les racines rurales et dans le grand écart avec le monde des villes.

Sans oublier l'odeur de la menthe !





mardi 16 février 2021

LE PAYS DES AUTRES

Mathilde rencontre Amine en Alsace pendant la guerre et va s’installer avec lui au Maroc en 1945. Deux enfants naitront par amour mais Mathilde découvre un pays où elle est une étrangère.

La Maroc est alors sous protectorat français, mais les soulèvements et les révoltes font rage. Mathilde est une étrangère pour les marocains, une traître mariée à un « indigène » pour les autres français. Elle doit faire face à une culture, découvrir les usages d’un pays, élever ses enfants en se confrontant pour cela à son mari.

Leila Slimani dresse le portrait d’un Maroc en plein bouleversement entre 1945 et 1955 avec une écriture émouvante et rude.

  

 Merci Sèv et Titi pour ce cadeau 

mercredi 27 janvier 2021

NÉ D’AUCUNE FEMME

 

Dans le secret et l’anonymat de la confession un prêtre a pour mission de récupérer les cahiers de Rose, une femme dont on a volé la vie.

Ces cahiers révèlent à la fois la souffrance et la résilience de Rose dans un témoignage bouleversant et malgré tout teinté d’une lueur d’espoir.

Avec ce roman je découvrais l’auteur Patrick BOUYSSE et son écriture parfois déroutante. « Né d’aucune femme » est de ces romans que l’on ne veut plus lâcher après en avoir commencé la lecture.

 

"Elle aurait voulu s’arrêter de marcher, se tourner vers le frais miroir aux joues rosies par la fraîcheur du matin lui expliquer les raisons de son choix. Elle n’en fit rien, par peur de trouver dans un regard transparent quelques raisons de faire demi-tour, une raison qui n’aurait jamais été suffisante, mais qu’elle aurait pu considérer comme telle dans un accès de faiblesse. Sachant cela et pas davantage que cela, elle continua d’avancer sans un mot. Les filles la suivirent en laissant la question suspendue dans l’air. Au bout d’un moment, après avoir longuement réfléchi, elle prononça des mots, comme surgis de la terre ; ils pénétrèrent la plante de ses pieds, remontèrent dans ses jambes malingres et son ventre tendu qui les avait toute portées, pour enfin parvenir dans sa bouche : « vous serez mieux là-bas, pour l’instant. » Nul minois ne protesta, se fermant sur l’instant, tentant de s’ouvrir sur le mieux et le là-bas, ce que seul un enfant peut faire, déléguer les formes du temps au profit d’un adulte en qui il n’a pas d’autre choix que de placer sa confiance."

dimanche 17 janvier 2021

DANS LE MURMURE DES FEUILLES QUI DANSENT


Je découvre l’auteure Agnès LEDIG dans ce roman inattendu et surprenant, l’histoire de cinq personnages principaux, les uns dans une relation épistolaire, les autres dans un amour fraternel sans limite. Les premières pages du roman semblent très mignonnettes, presque mielleuses et l’on se demande si l’on ira au bout. On continue surtout parce qu’on s’attache à l’un des personnages (moi c’était Thomas) sans comprendre le lien entre le trio Annaëlle, Hervé, Jocelyne et la fratrie Thomas et Simon.

Ce n’est qu’à la moitié du livre que ce lien est une évidence et que les indices qui étaient glissés avant confirment le croisement des histoires.

Alors de mignonet et mielleux le roman devient bouleversant et émouvant, osons dire jusqu’aux larmes, car les cinq personnages sont cinq oiseaux blessés qui se battent pour vivre, malgré les séquelles d’un accident, malgré la routine, malgré la maladie, malgré la solitude, malgré la place que prend l’amour. Tous n’y arriveront pas, certains s’y prendront mal.