Cette année, avant de traverser les
Pyrénées en vélo, j’avais prévu de passer une semaine plus tranquille dans les
Alpes. Une semaine dans un club vacances, avec randos, balades, stretching,
soirées et animations diverses.
Mon séjour commence par une
longue demi-journée d’attente d’un bus fantôme à Bourg d’Oisans et c’est en
taxi, au tarif de 80 €, que j’arrive à mon hôtel des deux Alpes. Un brin énervé,
il faut bien le reconnaître.
Mais ce sont les vacances, alors
tout va bien ! Ma première nuit d’estivant dure 10 heures consécutives, c’est dire
à quel point j’avais besoin de faire une pause.
Après une rapide visite de la
station, ma première véritable activité sera une initiation au VTT. Comment
freiner, descendre, monter, tourner. C’est très différent du vélo de route que
j’ai l’habitude de pratiquer.
Au retour, je m’inscris pour le lendemain
après-midi à une initiation à la descente en VTT et le matin à une séance de
renforcement musculaire très tonique, puis plus tard dans la semaine une
randonnée dans les glaciers et une sortie en rafting. Le programme est déjà
très alléchant.
Julien, notre moniteur, nous harnache
de pied en cape, tels des Dark Vador des montagnes. Après des consignes
précises pour aborder descentes, virages et bosses en parfaite sécurité, nous
rejoignions le sommet de la piste en télésiège. Quelques aigles tournent dans
le ciel pour rappeler aux citadins l’immensité de leur territoire.
Nous nous engageons sur la piste
la plus facile, réalisons encore quelques exercices sur un bike park avant d’aborder
l’entière descente. Grisés par cette expérience, aucun d’entre nous ne se fait
prier pour retourner au sommet.
Mes craintes de la première
descente se sont dissipées et je débute la seconde en confiance, peut-être un
peu trop, même si le souvenir de ma chute de l’été dernier est encore bien
présent.
Tiens, un tracteur. La dernière
fois que j’ai croisé un tracteur en vélo, c’était un quart d’heure avant mon
accident l’été dernier. Je chasse de mon esprit cette désagréable comparaison
pour me concentrer sur mon parcours.
Je n’ai pas la sensation d’aller
vite, mais j’aborde mal une bosse du circuit. Au lieu d’appuyer sur le guidon
pour maintenir le pneu au sol, je le lève comme si j’avais voulu faire un saut
alors que loin de moi était ce projet. La conséquence est inévitable, je passe
par-dessus mon vélo et chute violemment sur le côté droit. Je crie, mets
quelques secondes à réaliser, à pouvoir respirer. « Ce n’est pas vrai que ça
recommence ! » Est ma première réflexion. « Plus jamais je ne monterai sur un
vélo » est alors ma deuxième remarque, avant de me tourner vers le moniteur et
m’inquiéter de savoir si le vélo n’était pas cassé ! « On s’en fout, on verra
ça plus tard » me répondit-il.
Mes vacances s’achèvent déjà.
Nous sommes lundi.
J’ai un peu de chance dans mon
malheur, je fais mon baptême de l’air en hélicoptère jusqu’à l’hôpital de
Grenoble. Je me serais bien passé de cette première.
Un hôpital public français
dramatiquement surchargé et débordé, comme tant d’autres, ce sera l’objet d’un
autre récit.
(À suivre…)
NB : le vélo n’a rien !