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dimanche 19 avril 2020

L'ENFANT DE L'IMMEUBLE EN FACE


Je déambule de la chambre au salon, du salon au balcon, puis vais dans la cuisine ouvrir le frigo. Je le referme aussitôt, ce n’est pas l’heure. J’ai lu un moment, mais au bout d’une heure je n’y arrive plus. J’ai envoyé quelques SMS, reçu quelques- uns en réponse, regardé un film, écouté de la musique, lu un journal et je suis retourné à la fenêtre regarder la pluie tomber.

Dans l’immeuble en face, un petit garçon se désole également de la météo. Il me voit, je lui fais un signe de la main. Il me répond du même geste en y ajoutant un sourire. Nous nous regardons quelques instants. Il s’absente quelques secondes et revient en me montrant un jouet. Je devine que c’est une voiture mais ne parvient pas à déterminer quel type de voiture et ce n’est pas très important. Je pense surtout qu’un signe de la main a mutuellement fait disparaître nos mélancolies. Un signe de la main nous a donné le sourire.

Le sourire d’un enfant à la fenêtre. C’est tellement simple. J’avais oublié que le bonheur pouvait être aussi simple. Je me dis que mes amis me manquent, que j’ai hâte de les voir, de les prendre dans mes bras, de trinquer avec eux, d’aller au théâtre, au cinéma, au restaurant et c’est un petit garçon qui me rappelle à l’ordre. Du haut de ses trois ou quatre ans, il me dit que lui aussi en a marre, lui aussi s’ennuie mais qu’un sourire ou un signe de la main, parfois, suffit à insuffler du bonheur à un esprit mélancolique.

Merci petit bonhomme, merci de ton sourire. Une belle journée s’annonce, tant pis s’il pleut.  


Photo glanée sur la toile et pompée sur le site dailygeekshow.com



dimanche 12 avril 2020

LES BONS PRÉTEXTES



S’il est indiscutable que la période que nous vivons est inédite, humainement, socialement et économiquement catastrophique. Pénible pour les uns, dramatique pour les autres, il n’en est pas moins que des hommes de pouvoir pourraient avoir la fâcheuse tentation de fouler du pied les droits humains et la dignité des citoyens.

Ainsi, Amnesty International n’a pas tardé à pointer du doigt les manœuvres de "Viktor Orban qui a fait voter une loi lui conférant un pouvoir illimité en Hongrie. Cette situation est d'autant plus effrayante que le Premier Ministre s'acharne a faire reculer les droits humains depuis quelques années". Lire l'article

Dans son édition du 25 mars 2020 (numéro 1444, page 4), Charlie Hebdo publiait un article « Épidémie de totalitarisme », signé Inna Shevchenko, soulignant les mesures prises en Russie ou au Kirghizistan pour soi-disant protéger la population mais en prenant soin de museler l’opposition dans le même geste protecteur. La Chine n’est pas en reste, les réseaux sociaux sont inaccessibles, les hashtags liés à l’épidémie sont verrouillés. L’Iran bloque des pages Web, dont Wikipédia.

La crainte, naturellement, est que ces mesures restent en vigueur après l’épidémie.

En France, nous ne risquons rien me direz-vous. Pas si sûr.

À Béziers, le maire d’extrême droite Robert Ménard a fait retirer tous les bancs publics de la commune au motif qu’il n’y avait pas lieu de se prélasser et de flâner en période de confinement, ni bien sûr de se bécoter en se foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes comme le disait Tonton Georges (le sétois à moustache qui fumait la pipe, si si, vous le connaissez). Lire l'article

Quel rapport ? C’est très simple, les bancs publics servent aussi d’inconfortables couches aux SDF, des salauds de pauvres qui ne respectent pas le confinement.

La crainte, naturellement, est que cette mesure biterroise reste en vigueur après l’épidémie.

Photo Twitter, ville de Béziers (ça c'est de la comm)



dimanche 5 avril 2020

LA DÉESSE REQUIN


La déesse requin et la première bande-dessinée de Lison Ferné, c’est une fable fantastique et écologique, dessinée en noir et blanc à la plume et l’encre du Chine. C’est un beau coup de crayon (mais je le savais déjà), c’est un beau texte et l’auteure est ma petite-cousine.

« Inspiré librement du conte chinois « La fille du Roi Dragon », une version orientale de « La Petite Sirène » de H.C. Andersen, la déesse requin raconte l’histoire d’une jeune fille d’un autre monde, Dahut, et de sa découverte du monde des humains »

Bravo Lison, j’ai hâte de lire un autre ouvrage ! 




Commande en ligne chez l’éditeur sur ce lien  





mercredi 1 avril 2020

TOUS LES HOMMES N’HABITENT PAS LE MONDE DE LA MÊME FAҀON



Paul Hansen est incarcéré au Canada, purgeant une peine de deux ans avec Horton, un homme et demi, Hells Angels, qui a peur des souris et de se faire couper les cheveux.

Paul est le fils d’un pasteur danois et d’une gérante de cinéma d’art et d’essai. Il passe son enfance à Toulouse avant de s’installer au Canada où il assiste à la déchéance de son père avant de devenir le surintendant d’un ensemble cossu, il en est aussi le confident des résidents. C’était avant le drame.

C’est une fable, une métaphore des temps modernes où l’homme s’adapte à son environnement et son entourage, dans la cruauté ou la tendresse.

L’humour n’est jamais loin et l’écriture raffinée et fluide.

De quoi faire relativiser un confinement !





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« Son attente a commencé dès qu’il a reçu la lettre. Il est aussitôt redevenu le fils du prof qui aime les enfants des autres, celui de sa femme qu’il ne voit plus depuis si longtemps, celui à qui l’on promet d’en manger une s’il laisse traîner sa crosse dans l’entrée. Il ressent en partie que cette mère l’a aimé même si elle n’en a rien laissé paraitre. Sinon, pourquoi serait-elle venue de si loin, aujourd’hui dans cette prison infamante, ce parloir scrofuleux ? »

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« Il en allait comme du dentifrice, prompt à gicler hors de son tube, moins fervent pour y retourner ».

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« Il y a parfois quelque chose de noble dans la sauvagerie d’Horton, quelque chose qui le place au-dessus de son père qui a enseigné mais n’a rien appris. Au moment où on l’attend le moins et où la situation ne s’y prête guère, il émet un éclair, une fulgurance d’humanité. »