C’était un jour de juillet 1996 à
Arc et Senans, au village départ du Tour de France. J’avais été invité par un
sponsor fromager de la grande boucle.
Par timidité peut-être, intimidé sans
doute, notre échange aura été très bref. Je l’ai salué sans oser dire « Poupou »
et encore moins « Raymond », j’ai sans doute dit « Monsieur »
avant de bafouiller quelques banalités quelconques, du style « Je suis très
heureux de vous rencontrer » ou « vous êtes un grand champion ».
Il m’a remercié en souriant, signé un autographe que j’ai toujours, je l’ai
remercié à mon tour. C’est tout. J’avais rencontré Poupou.
J’aurais pu lui dire que cette image
d’éternel second me paraissait injuste, car elle se limitait au Tour de France,
or il a gagné bien d’autres courses et pas des moindres : Tour d’Espagne,
Paris-Nice, Flèche Wallonne, Critérium du Dauphiné, Grand Prix des Nations,
Critérium International….
Sur le Tour de France, il
croisera la route de deux premiers quintuples vainqueurs de l’épreuve Jacques
Anquetil et Eddy Merckx et le mano à mano dans le Puy de Dôme avec le normand
est une des images de duel qui marque l’histoire de la grande boucle.
Poupou, c’était aussi un
vainqueur.