Si la course était prévue de
longue date, la canicule ne l’était pas pour cette escapade varoise dans le
cadre du challenge « Défi 7 » auquel je participe sans figurer au
classement final faute d’un nombre de course suffisant.
Peu importe, l’occasion était
aussi de découvrir de nouveaux parcours et de partager le déplacement avec Élise,
qui très modestement pensait se contenter de glaner quelques points au classement.
En raison de la chaleur, le départ
fut décalé de trente minutes, le temps de boire un rafraîchissement (mais pas
une bière) et de remplir mon bidon d’eau fraîche.
Élise m’avait indiqué sa petite
forme et proposé de courir ensemble en allure footing, ce que j’acceptais avec
une prétention très masculine, à condition que ce ne soit pas une contrainte si
l’un trouvait que l’autre n’allait pas assez vite ou, à l’inverse, que l’effort
était trop conséquent pour une course en duo.
Il m’a fallu moins d’un hectomètre
pour constater que sa méforme était amplement surestimée et la laissait
poursuivre son chemin en lui souhaitant bonne course.
Il m’a fallu moins d’un autre
hectomètre pour constater que mon manque d’entraînement post-marathon et la
chaleur étouffante ne me permettraient pas la moindre performance fut-ce à titre
symbolique.
Après un passage en ville le circuit
empruntait une petite route bordée de vergers puis un chemin de terre entre
vignes et rivière.
Si le passage dans les vignes m’a
immédiatement rappelé les mésaventures de cross de notre président Julien, le risque
de laisser sa chaussure dans la boue était inexistant en cette saison, en
revanche, le nuage de poussières formé par les concurrents me précédant ne
rendait pas le passage si bucolique. Fort heureusement nous bifurquons, bien
que provisoirement, dans un sous-bois.
Au ravitaillement de la mi-course,
je remplis mon bidon d’un demi-litre déjà vide et m’arrosais un peu le visage
et la nuque, salés par la transpiration.
Au loin, le soleil disparaissait
lentement derrière les collines, laissant une emprunte orangée dans le ciel
tandis que les kilomètres s’égrainent jusqu’à une partie plus urbaine du
parcours où quelques habitants, armés de leur tuyau d’arrosage, nous rafraichissent.
C’est très agréable quand le débit est réglé en mode brumisateur léger plutôt
que sur lance à incendie…
Je franchis la ligne d’arrivée un quart d’heure
après Élise qui réalise une superbe performance en engrangeant suffisamment de
points pour entrer dans le top cinq du challenge, ce qui la rend d’autant plus
joyeuse que ce bond dans le classement lui était inattendu.
Après l’effort, nous nous restaurons
et buvons désormais une bonne bière fraîche avant de reprendre la route.