BIENVENUE SUR MON BLOG

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dimanche 20 septembre 2020

FRAGILES

« Le groupe », « Le répondeur », « Le désert », trois nouvelles du nouveau recueil de Christel GIBILARO où elle nous livre ses mots émouvants.

Les textes de Christel sont comme des puzzles où l’on assemble les pièces au fil des pages et dont on achève bouleversé la lecture.

Jonglant habilement avec humour et émotion, ces trois nouvelles sont des messages d’amitié, d’amour et d’espoir.

J’ai souvent dit, notamment à mes lecteurs, qu’il fallait faire abstraction de ce que l’on connaissait personnellement de l’auteur, j’ai eu beaucoup de mal à appliquer cette règle à moi-même, en particulier en lisant « le désert ».

Fragiles, nous le sommes, mais tu as aussi avec toi le courage et la sagesse.



samedi 12 septembre 2020

DANS LES SALLES AVEC UN GRAND ECRAN (5)

 

L’OMBRE DE STALINE : de Agnieska Holland, avec James Norton, Vanessa Kirby, Peter Sarsgaard

En 1933, Gareth Jones est un journaliste britannique qui après avoir interviewé Hitler, souhaite réitérer avec Staline. Il découvre vite que les journalistes occidentaux sont muselés et ne peuvent quitter Moscou. Son contact a été assassiné après avoir découvert le sort de l’Ukraine et décide de s’y rendre.

A travers l’histoire de Gareth Jones ce biopic évoque la propagande soviétique et la tragédie de la famine ukrainienne provoquant des millions de morts dans les années 1930. Le récit qu’en rapporte Jones inspirera « La ferme des animaux » à George Orwell.    

ÉTÉ 85 : de François Ozon, avec Benjamin Voisin, Félix Lefebvre, Valérie Bruni-Tedeschi

L’adolescence, la passion, les serments, l’amitié, les doutes.

Sans cliché et avec pudeur, François Ozon dresse un portrait subtil d’une tranche d’âge complexe.

LE BONHEUR DES UNS : de Daniel Cohen, avec Vincent Cassel, Bérénice Béjo, Florence Foresti, François Damiens.

Une vendeuse de prêt-à-porter révèle a ses proches qu’elle écrit un livre, personne ne la prend au sérieux jusqu’à ce que le livre paraisse et soit un succès.

Finalement les avis divergent, j’ai beaucoup aimé le thème de l’épanouissement personnel que chacun a besoin de trouver (parce que ça me parle, certainement aussi), ainsi que la jalousie que suscite la réussite et aussi le personnage parfaitement insupportable de Vincent Cassel en mari jaloux et macho au point d’en être touchant parce que mal dans sa peau. En revanche, mon amoureuse était moins enthousiaste, trouvant le film sans émotion (elle exagère je trouve) mais avait passé un bon moment grâce à l’humour des dialogues.

  


mardi 8 septembre 2020

QUELQUES JOURS À SAINT-FLOUR

 

Résumé de l’épisode précédent : Boum, Aïe, Pinpon.


Je n’ai pas vraiment idée du temps qui s’est écoulé avant l’arrivée des pompiers, une voiture s’est arrêtée pour voir si nous avions besoin d’aide, le cycliste qui montait le col, et m’a donc vu tomber à quelques mètres de lui, est resté jusqu’à l’arrivée de la voiture rouge. J’ai tout de même pensé à éteindre ma montre-GPS afin de ne pas fausser les données statistiques sur un réseau social sportif où chacun aime tracer ses prouesses.

Les trois pompiers ont le geste précis et le protocole méthodique. Ils m’enlèvent mon casque après s’être assurés que la tête n’avait pas cognée, font un pansement au coude qui saigne, le mollet attendra pour être soigné, et m’immobilisent le bras avec la fermeture éclair de mon maillot après avoir délicatement retiré la manche. Je sais maintenant pourquoi les cyclistes n’ont pas de maillots qui s’enfilent par la tête comme un tee-shirt, c’est pour servir d’atèle provisoire !

Lors du transport, une jeune pompière s’assure que je suis bien installé, que je n’ai pas trop mal et me parle en permanence y compris du paysage.

À l’hôpital, la première mesure est de prendre ma température, j’imagine que ce protocole est récent. La prise en charge est rapide, chaque intervenant se préoccupe de ma douleur avec toujours beaucoup de soin et de délicatesse et tout mon séjour hospitalier se passera avec la même bienveillance et une grande disponibilité quelle que soit l’heure du jour et de la nuit, malgré la surcharge, les difficultés du métier, la tension de la crise sanitaire et, dans le cas d’un hôpital d’une petite ville de province, les risques de fermetures ou de réduction de services.

Ce n’est que le lendemain matin que j’ai vu mon épaule, peu de temps avant l’opération. J’ai compris alors les grimaces de tous ceux qui ont regardé la blessure. Le caractère cocasse de la situation ne m’est apparu qu’un peu plus tard.

Après ces quelques jours de pause hospitalière tandis que les cyclistes poursuivaient leur périple que je suivais en images, c’est à côté de Béziers, dans l’agréable décor des vignes de Saint-Chinian, qu’une femme amoureuse et ses deux filles étaient aux petits soins pour moi.

À domicile désormais, c’est armé de patience que j’attends de reprendre une vie quotidienne ordinaire.     




dimanche 6 septembre 2020

QUELQUES JOURS ET PUIS S’EN VA

 

J’ai depuis quelques années pris pour habitude de raconter mes vacances sur ce blog, non pour narguer mes lecteurs mais pour tenter de concurrencer vaguement certains amis inondant les réseaux sociaux de leurs photos deux mois durant (et toc).

Après la Corse, Les Dolomites, le Val d’Aoste, je vous aurais narré cette année un périple cycliste à travers le Massif Central, les Cévennes, les Gorges du Tarn avant de rejoindre la Méditerranée, franchissant quasi héroïque quelques cols répertoriés en première catégorie sur le Tour de France dont le Puy Mary et le Mont Aigoual.

L’affaire avait été minutieusement préparée malgré le confinement, les routes des Alpes-Maritimes s’y prêtant parfaitement.  

Deux points me préoccupaient particulièrement, la chaleur que je devais avoir toujours à l’esprit, s’hydrater était indispensable, la répétition de l’effort était aussi une nouveauté, plus de 120 kilomètres quotidiens pendant huit jours étaient inconnu.

Ainsi, c’est derrière la gare de Clermont-Ferrand que je retrouvais mes acolytes du périple et les premiers coups de pédales donnaient suite à de brèves présentations.

La chaleur en effet était omniprésente, chaque village, chaque fontaine était l’occasion de remplir les bidons en eau fraîche. Mais le parcours magnifique compensait ce désagrément, les cols se suivaient, le premier jour des petits cols pas très pentus mais suffisamment longs pour chauffer les cuisses.

En fin de première journée, le ciel se couvrant, la température a vite baissé et le col de la Croix Morand en fut presque facile avant de descendre vers le Lac Chambon. J’ai bien dit « presque » facile.

Pour le deuxième jour, j’étais accompagné par Isabelle, une des participantes, assistée électriquement, qui ne voulait pas me laisser rouler seul. Notre duo improvisé prit plaisir à traverser l’Aubrac, passant par Salers avant de rejoindre le fameux Puy Mary dont les premiers kilomètres sont agréables et ombragés avant de laisser place à une pente sévère. 11,8 % de moyenne, les amateurs apprécieront ! Je mets pied à terre plusieurs fois, sans marcher, je prends le temps de reprendre mon souffle et je remonte. Je veux le faire entièrement, et j’y arriverais.  Les noms des coureurs du Tour sont peints sur le sol, chaque coup de pédale est un effort intense, le public venu en voiture m’encourage, je vois enfin la pancarte ! J’y suis arrivé !

Et en plus je vais endosser le maillot jaune ! Ah non, ça c’est dans mes rêves et depuis que je suis tout petit.

Au matin du troisième jour les premiers kilomètres sont aussitôt en montée vers le col de Prat de Bouc (1 396 mètres), la météo est agréable, ce soir nous arriverons à Nasbinals, en Lozère, village où j’ai séjourné il y a quelques années puisqu’il se trouve être sur le Chemin de Compostelle. Je prends le temps de bavarder avec deux baroudeurs partis de Rambouillet et rejoignant l’Espagne, sans véhicule d’assistance ! Je suis un large plateau et redescends vers le village de Brezons. La route est étroite, des voitures montent vers le col mais nous nous croisons sans difficulté.

Après, je ne sais pas très bien ce qui s’est passé. Je ne roulais pourtant pas vite, j’ai perdu le contrôle, j’ai tenté de redresser, j’ai revu mille fois la scène dans ma tête, j’aurais dû enlever le cale-pied et me rattraper avec la chaussure sur le bitume, j’aurais dû tenter de basculer côté talus ce qui aurait fait moins mal. Cela se passe en quelques secondes et je n’ai pas eu le temps de penser à tout ça. Je tombe lourdement sur le côté gauche, la douleur est intense, surtout à l’épaule.  

Isabelle est là tout de suite et prend vite mesure de l’ampleur de la chute. J’arrive à me relever pour me mettre sur le bas-côté plutôt qu’au milieu de la route et me rallonge aussitôt, c’est ce qui me fait le moins mal. Je vois qu’Isabelle gère et la laisse faire, elle appelle les secours, prévient le groupe. Mon séjour s’arrête là.

 

(à suivre)