BIENVENUE SUR MON BLOG

BIENVENUE SUR MON BLOG



dimanche 27 mai 2018

LES LARMES DE SARAH (REDIFFUSION)


"Sarah pleurait. Assise dans le canapé usé de l’appartement familial, elle pleurait cette absence injuste qu’elle subissait depuis quatre jours. En face, ses parents gardaient le silence. Entre eux, il n’y avait qu’une table basse de salon. Machinalement Sarah avait rangé les magazines de sorte que la table n’était plus qu’une froide plaque de verre. Et puis rien d’autre, rien que les larmes de Sarah et le silence des parents, âgés, dépassés par les évènements.

Cela faisait quatre jours que le frère de Sarah avait fait une connerie. Une de plus. Celle-ci lui avait été fatale. Elle aurait préféré le savoir encore en prison, connaître à nouveau la galère des visites, des attentes, des fouilles, des formulaires. Cela ne se produirait plus désormais, Martin était mort.

Ce n’était encore qu’un mort sans corps. La police ou la justice, elle ne savait pas trop, ne l’avait pas encore rendu. Sarah attendait cet instant pour pouvoir pleurer son frère plutôt qu’une table basse en verre, mais elle le redoutait aussi. Elle redoutait de voir le corps de son petit frère, avec l’impact de la balle qui lui avait traversé le corps.

Sarah ne répondait plus au téléphone, ne regardait plus la télévision, n’allumait plus son ordinateur ou son smartphone tant les vomissements d’injures, les déferlements de haine, les soutiens populistes et électoralistes pour le commerçant qui avait tiré une balle dans le dos de son frère la dégoûtaient.

Martin n’était pas un enfant de chœur, loin de là. C’était un voyou, un délinquant, une petite frappe, qui avait déjà un sacré palmarès. Le commerçant, lui, était un honnête contribuable et un modèle d’intégration. Sarah ne comprenait pas pourquoi le Maire, l’élu de cette République dont elle faisait partie, prenait fait et cause pour ce commerçant. N’était-il pas censé être le Maire de tous ses administrés ? Les commerçants comme les gamins perdus ?

Tout avait commencé le mardi précédent. Martin avait encore séché le lycée professionnel, il avait fait irruption dans ce bureau de tabac, menacé le commerçant, volé la caisse, des tickets de jeux à gratter, des cartouches de cigarettes, pour se faire des thunes comme il disait. Le commerçant avait eu peur, avait sorti une arme sans réfléchir, Martin avait eu peur lui aussi, s’était enfui en scooter avec son copain qui l’attendait, son copain de lycée, où plutôt son copain d’absentéisme au lycée, le commerçant était sorti en criant, Martin et Farid étaient déjà pleins gaz pour lui échapper, le coup de feu était parti, Martin était tombé, son sang avait coulé sur le bitume. Il était mort. Une balle dans le dos.

La police était arrivée, le commerçant avait donné son arme au commissaire, sans résister, en réalisant qu’il venait de tuer un gamin.

Et puis tout le monde s’était emparé de l’histoire. Les commentaires les plus violents et les plus durs avaient circulé. Sarah pleure aussi pour cela. Sarah pleure son frère, pleure contre la haine, pleure contre un Maire soutenant un commerçant qui avait tué un gosse d’une balle dans le dos.

Même s’il s’agissait d’un sale gosse."


Nouvelle parue en 2015 dans mon recueil "Les silences assourdissants" aux Edtions Valrose.

jeudi 24 mai 2018

PRAGUE INSOLITE (5)

Une des statues du Pont Charles est en permanence frotté par les passants, j'ignore la légende ou la superstition qui accompagne ce rite, mais l'usage fait qu'un des reliefs reste doré tandis que le reste de la statue est noircie par le temps.


Chaque maison de Prague est doté de deux numéros, un rouge et un bleu. L'un sert à l'identification fiscale du bâtiment, l'autre à la distribution du courrier. 
Pas con, peut-on penser d'un prime abord, sauf qu'on aurait pu utiliser le même numéro.
En France, c'est à Napoléon que l'on doit la numérotation dans les rues, afin de lever les impôts. Ensuite, les services postaux ont utilisés la même.


C'est dans l'Eglise Saint-Gilles que l'on voit la statue de Martin de Porres, un Saint péruvien qui à la particularité de tenir un balai et d'avoir à ses pieds un chien et un chat.


Cette fresque murale se trouve logiquement dans la taverne des deux chats (1678), la bière est brassée sur place (et elle est bonne). 


Merci à mon guide-compagnon de voyage à qui je n'ai pas manqué d'offrir quelques pintes pour ses services... Une quarantaine de couronnes tchèques est le prix moyen du breuvage, soit environ 1,60 € !
Ici, c'est au Café Kasper, un bar sur cour et à l'étage, loin des tumultes de la vieille ville toute proche, dans un ancien théâtre de marionnettes.


Vivement le prochain marathon !

mercredi 23 mai 2018

PRAGUE INSOLITE (4)

Nul n'est prophète en son pays, dit-on, et le promeneur français peut s'étonner de voir dans les jardins sous le Château de Prague un buste de François Mitterand !

Les mauvaises langues pourront penser qu'il y a un lien avec Kafka, il n'en est rien. C'est la section de jazz de Prague qui le fit sculpter en signe de reconnaissance au Président français pour son soutien à la dissidence tchèque.



NB : cela se devine un peu sur le cliché, en réalité ma photo est celle d'une housse protégeant l'original, la façade devant laquelle se trouve le buste étant en cours de rénovation au moment de ma visite.

Ce billet étant le 400e de ce blog depuis bientôt six ans, je profite de l'occasion pour remercier mes lecteurs et leurs presque 140 000 visites ! 

mardi 22 mai 2018

PRAGUE INSOLITE (3)


Après avoir quitté la vieille ville et traversé le Pont Charles, on découvre trois autruches peintes sur un bâtiment Renaissance, les volatiles ayant donné leur nom à l'Hôtel des Trois autruches occupant actuellement les lieux.

S'il n'en reste aujourd'hui que trois, au XVIe siècle, le bâtiment était peint d'un troupeau entier sur la façade.

Ainsi, le propriétaire mettait en valeur son commerce de plumes d'autruches, élément de décoration très à la mode à l'époque, réalisant le premier mur de publicité peinte de la ville.




lundi 21 mai 2018

PRAGUE INSOLITE (2)






A l'angle des rues Liliovà et Karlova, on trouve cette plaque représentant un serpent doré.

Au début du XVIIIe siécle, un commerçant levantin arrive à Prague et ouvre le premier commerce de café.

Le concept du breuvage à consommer sur place fut vite diversifié.

Gloire et honneur à ce peuple qui mit en valeur l'origine du bistrot !


dimanche 20 mai 2018

BLAUSASC EN MODE BALLADE


Deux semaines après le marathon de Prague, je retrouvais le plaisir d’accrocher un dossard et surtout celui de courir avec les copains, le projet n’étant pas de réaliser une performance mais de me faire plaisir sur un parcours agréable à souhait non sans sa part de difficultés.

La présence en force de « Courir à Peillon » ne pouvait qu’augmenter mon plaisir, de juniors à vétérans, plusieurs d’entre nous s’étaient donnés rendez-vous sur les deux distances proposées (9,5 et 15 km).

Ainsi, je commençais la course avec Carole et Véro, prenant le temps de m’arrêter pour attendre Fadi -finalement devant- avant de rejoindre Anne-Marie, ce qui était une première, je n’ai pas le souvenir d’avoir fait une course à ses côtés.

Pas d’élan compétitif entre elle et moi, la sortie a été agréable, alternant marche et course et ajoutant une bonne dose de papotage.

Juste pour le plaisir.

Devant nous, un grand nombre de coureurs noirs et verts a lâché les chevaux, onze d’entre eux monteront sur les différents podiums, certains pour la première fois, avec notamment la victoire enthousiaste de Valérie, notre Squaw tatouée, tandis que d’autres, non moins méritants, réalisent de superbes progressions.


un échantillon de la fine équipe (photo Patrice Martin)

mardi 8 mai 2018

JEU PRAGUE INSOLITE (1)



Dans une rue de la vieille ville de Prague, on peut voir cette grenouille en hommage à un pragois au XVe siècle. 

Pourquoi cet hommage ?


Extrait du règlement : 
"Tout le monde peut participer, il suffit de laisser un commentaire sur ce blog.
Les lots sont attribués à la tête du client. 
Le règlement du jeu n'est consultable chez aucun huissier de justesse.
En cas de litige, tout bistrot de la ville peut se déclarer incompétent. Le seul recours possible étant la conciliation d'un apéro entre les parties."

Solution du jeu (ajoutée le 10 mai à 18h25) :

Cette grenouille est un hommage à un sculpteur de Prague qui était également un facétieux personnage ce qui m'attire naturellement sa sympathie. 

Un soir il eut la fantaisie de se déguiser en grenouille et de déambuler dans les rues en sautant et croassant, provoquant l'hilarité de ses amis mais pas celle d'une passante, n'ayant pas compris la plaisanterie, prit peur et appela la police. 

En souvenir de cette mémorable soirée (arrosée ?), les amis du farceur lui sculptèrent cette grenouille que l'on peut voir rue U Radnice, au numéro 8.

Je remercie "DormeurduVal" et "Unknow" pour leur participation. Ils gagnent chacun un emballage de Carambar encore collant contenant une blagounette désopilante, dès qu'ils se seront fait connaître.

En revanche, les participants au jeu étant aussi nombreux que les adhérents du Parti Socialiste (c'est dire s'il n'y a pas eu foule), les prochains billets sur le thème "Prague insolite" se feront sous forme d'article et non de jeu. (Ch'uis vecsé)


lundi 7 mai 2018

À PRAGUE, DANS LA DOULEUR



Il fallait que cela se fasse. Rompre enfin avec une sorte de malédiction du marathon. J’en avais commencé onze, terminé dix, plus rien depuis trois ans à Nantes en raison de blessures à répétition, des tendinites, des aponévroses, des bobos de sportifs, il y a plus grave sur terre, mais bien contrariants cependant.

Depuis Nantes en 2015 (en mon deuxième meilleur temps), les déboires se sont multipliés. Abandon à Rome, forfait à Toulouse, inscription transférée sur le semi-marathon l’an passé à Bordeaux.

Cela avait bien failli se reproduire cette année avec une préparation interrompue à plusieurs reprises par une indigestion, une grosse fatigue, fatalement s’ensuivi une petite démotivation et pour finir cette douleur inconnue sous le pied qui après IRM est diagnostiquée comme un névrome. Une nouveauté pour moi.

L’infiltration de cortisone (à usage thérapeutique) sur la zone endolorie aura eu son effet puisque je n’ai finalement connu aucune douleur à ce niveau pendant la course.

Après deux jours de tourisme dans la ville aux mille clochers, que je n’ai pas tous visité parce qu’à un moment, bon, ça va bien, je prenais le départ avec une part d’appréhension. L’envie d’en découdre avec les quarante-deux bornes malgré la préparation chaotique se mêlait avec le plaisir de prendre à nouveau le départ sur la distance reine.

Sans doute ai-je un peu péché par orgueil avec un départ qui sans être trop rapide était légèrement supérieur à ce qu’il aurait dû être mais me voilà emporté par la foule tel un oiseau, difficile de se forcer à ralentir.

Les semaines passées j’avais pensé que ce marathon serait le dernier et que je le terminerai pour cette raison-là. Très vite cette idée s’est évanouie, j’aime tant ça quand je suis dans la course ! Les passages dans les lieux historiques de la ville (ici le pont Charles notamment, édifice du XIVe siècle), les groupes de musiciens sur le parcours, les encouragements entre français, les enfants tendant la main pour que l’on tape dans la leur, les banderoles pour soutenir un mari, une mère, un copain, mais aussi une organisation praguoise parfaite ce qui est très appréciable (avec un petit détail qui a dû plaire aux femmes, je vous laisse deviner lequel et donner votre réponse en commentaire, le ou la gagnant(e) se verra doté d’un lot à la tête du client) (1).

Après trente kilomètres j’avais ralenti déjà un peu, prenant le temps de m’alimenter en marchant au ravitaillement, je sais déjà que la fin sera difficile. Allez, plus que douze kilomètres, ce n’est pas beaucoup douze bornes.

Et puis il y a des douleurs qui commencent à apparaître, pas de crampes, pas d’ampoules, mais des jambes fatiguées. Surtout il y a une nouveauté qui m’inquiète, une douleur osseuse à la rotule.

J’ai considérablement ralenti, je calcule encore et toujours. Quel sera mon temps final ? Trois heures quarante-cinq ? C’est jouable, pour l’instant.

Le soleil est un peu trop au beau fixe, c’était agréable au départ mais il commence à faire chaud. Heureusement les ravitaillements en eau sont nombreux et bienvenus.

Je ne vais pas marcher, je vais finir mon onzième marathon qui ne sera pas mon dernier, si les jambes n’avancent plus, la tête a pris le relais.

Dernière ligne droite enfin, la foule applaudit sur mon passage mais j’ai encore assez de lucidité pour voir devant moi un homme saluer le public de la main. J’ai donc fini ma course avec une vedette tchèque ! Leur Cyril Hanouna a eux peut-être, ou leur Pascal Obispo, leur Steevy, allez savoir.


(1) Ajouté Mardi 8 mai à 21 heures

Il aura fallu relancé mes lecteurs sur un réseau social pour que la devinette prenne un peu son envol.

Dorothée a trouvé la solution en moins de temps qu'il n'en faut pour coller un timbre-poste sur une enveloppe, c'est bien l'installation de sanitaires sur le parcours qui était le détail apprécié des concurrentes, c'est la première fois que je voyais faire cela.

Elle gagne ma considération distinguée que je lui enverrai par lettre verte, c'est dire si elle n'est pas prête d'avoir de mes nouvelles.

Gilbert ADAM, gagne une brosse, même si on lui fait la même plaisanterie depuis l'école maternelle. Cette brosse sera orné de poils censurées que je demande à Nadia de collecter (ceci étant une blagounette à usage privé).


Quand à Corine, pour sa participation aussi intense qu'inefficace, gagne un cubi de vin rouge 12°5 de l'Union Européenne sur présentation d'une carte d'identité à son nom (ceci étant également une blagounette à usage privé).






Crédit Photos : Organisateur