En devenant licencié dans un
club, je renouais avec les championnats de cross et se ravivait en moi des
souvenirs de grands moments de solitude, quand quelques années auparavant, dans
les dernières positions de la course, je me faisais prendre un tour par les
meilleurs.
Un jour à Saint Vallier, la
dernière course de la journée, dans le dernier tour et dans les dernières
positions, les organisateurs commençaient à démonter les installations sur le
parcours AVANT mon ultime passage !
Un départ à Vaugrenier où dans
les premiers hectomètres je voyais déjà le peloton de coureurs quelques
longueurs devant moi, suivi d’un long chemin de croix solitaire.
Dimanche, l’épaisseur des nuages
sombres et la froidure hivernale n’avait pas altéré notre motivation
conquérante pour s’aligner sur les différentes courses de la journée.
Un abri de fortune pour le club
rapidement érigé, et déjà mes cadets partaient s’échauffer pour prendre part à
la première course de la journée, qu’ils termineront aux deux premières places
de leur catégorie (peu importe le nombre de coureurs pourvu que la qualité soit
au rendez-vous).
A peine le temps de recueillir
leurs impressions que je dois aller au départ de ma course, celle des « quadras
et plus » (qui est une appellation plus distinguée que « Vétérans »),
largement dominée par les maillots à damiers de « Courir en Pays de Grasse ».
Le site de l’étang de Fontmerle,
s’il ne permettait pas les longs circuits dans les bois, avait l’avantage de se
voir en permanence encouragé par les copains placés aux différents endroits du
parcours.
Sur le plan des supporters et des
encouragements, je dois dire que j’étais particulièrement gâté entre les
indications données par Philippe, les conseils de Franck, les plaisanteries d’Emmanuel
et Jean-Marc, les applaudissements discrets d’Anaïs, et les « Allez
Antoine » de la petite voix fluette de Bettina qui m’obligeait à ne pas la
décevoir.
Quelques bosses à défaut de
longues côtes, de la boue, des flaques, de la glisse, et des relances
permanentes sur les quatre boucles du parcours. Et l’envie de gagner une place,
puis une autre, et encore une autre, jusqu’à l’accélération finale, celle qui
ne permettra pas au concurrent suivant de revenir, pourtant il est tout prêt, à
quelques mètres, je l’entends derrière moi.
En rentrant, il faudra penser à
retirer mes chaussures sur le paillasson, avant d’entrer dans l’appartement.
Après la course, c’est le moment
de bavarder, de raconter sa course, ses prouesses, mais aussi de trinquer avec
David en mangeant un sandwich amoureusement préparé le matin même par Cathy
qui, comme la plupart des femmes de coureurs a préféré attendre son héros à
domicile.
Les coureurs de l’après-midi n’auront
pas la même clémence météo que ceux du matin, et c’est sous des trombes d’eaux
que les titres de champions des Alpes-Maritimes seront successivement décernés.
l'armada grassoise (photo AK) |
Julien (photo Marc) |
Après la course (photo Marc) |
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