C’était au
temps de mes vingt ans.
Si autant de
membre de l’Otan s’était réunis en conférence dans cette ville du Sud-Ouest
dans laquelle j’ai vécu il y a longtemps, c’est que l’heure était grave.
Devant la
salle municipale défilait autant de limousines officielles que de journalistes s’efforçant
autant que possible de recueillir une information cruciale sur les pourparlers prétendument
secrets.
Il soufflait
dehors le vent d’Autan, venant des Pyrénées, dont on dit qu’il rend fou.
C’est
surtout ce vent que me préoccupait, je pensais aux hortensias d’Hortense, dans son petit jardin, risquant d’être malmenés par les trépidations d’Eole.
Je savais qu’elle
tenait à ses plantes et j’en étais d’autant plus heureux que je les lui avais offertes
à son anniversaire (où peut être pour la Sainte-Hortense, oui c’est ça, c’était
bien le cinq octobre, au temps pour moi)
Si les fleurs
se cassaient, elle en serait triste et je n’aimais pas la savoir ainsi, d’autant
que je pensais l’inviter à la cinémathèque où était programmé « Autant en
emporte le vent » et un film de Claude Autant-Lara dont j’ai oublié le
titre. Je maudissais ce vent ôtant à Hortense son sourire et sa bonne humeur
que de coutume elle affichait ostensiblement.
Vers la fin
de la journée, le vent s’était levé, les limousines officielles étaient reparties avec leurs occupants officiels, les
journalistes avaient rejoint leurs rédactions, les fleurs étaient intactes, j’avais
invité Hortense au cinéma, lui avait pris doucement la main et l’avait embrassé.
Elle avait partagé ce baiser dont j’aurais voulu qu’il ne s’achève jamais.
Ô
temps, suspends ton vol.
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