Jamais je ne m’étais inscrit à
une course aussi longtemps en avance ! Il faut dire que le jeu en valait
la chandelle. Une course de 23,7 kilomètres à Millau, dont un aller-retour sur
le Viaduc autoroutier.
J’attendais l’évènement depuis un
an. La course avait eu lieu une première fois 2007, cela devait être l’unique
édition, mais sur l’insistance enthousiaste des coureurs une seconde course fut
organisée en 2012 où le rythme d’une course bisannuelle s’est désormais ancré.
Accompagné de deux larrons de mon
club, David et Jérémy, nous sommes arrivés l’après-midi veille de la course,
après un pique-nique sur une place Montpelliéraine histoire de profiter de l’occasion
pour voir l’un de mes fils étudiant dans la capitale languedocienne.
Après le traditionnel retrait des
dossards nous partons à la recherche d’un bar abonné à la chaîne de télévision
cryptée pour voir la demi-finale de rugby où je m’abstins d’évoquer mes cinq
années castraises en raison du nombreux public manifestement favorable à l’équipe
adverse.
La veille d’une course, fut-elle
festive, il est important de ne pas s’encombrer de pression (en tout cas pas
sur les épaules).
Tôt ce dimanche matin, les rues
de la ville sont envahies par des coureurs si nombreux que la population de
Millau en est presque doublée ! Mais la qualité de l’organisation permet
une grande fluidité de la course, les départs se font par vagues de 4 000 coureurs
environs, toutes les dix minutes.
A neuf heures précises, je m’élance
avec la première salve de coureurs. Lors de tels départs, il faut se frayer un
chemin dans les premiers kilomètres. Pour l’heure, l’ambiance est joyeuse et
bon enfant.
Les cinq premiers kilomètres ne
sont pas difficiles, la route est large et la sensation d’embouteillage s’estompe
rapidement. Je pars prudemment, en peu en deçà de ma vitesse de semi-marathon.
Vendredi, le médecin du sport m’a posé un stap sur la cuisse en raison d’une
douleur se rappelant de temps et temps à mon bon souvenir.
Au loin, le viaduc majestueux se
dresse tel un défi que nous allons aborder.
Puis, nous quittons la route pour
la voie de service de l’autoroute. La montée est immédiate, 250 mètres de
dénivelé en moins de trois kilomètres. Les bavardages se sont vite interrompus
mais l’hélicoptère qui tourne au-dessus de nos têtes apporte une ambiance de
Tour de France, accentuée par les
encouragements du public venu nombreux.
Le ravitaillement se fait sur l’aire
de repos de l’autoroute, il est le bienvenu après cette ascension, mais
aussitôt après, en abordant l’A75, lorsque nous sommes face au viaduc, la
plupart des coureurs font une découverte. Ce n’est pas significatif lorsque
nous passons ici en voiture, mais en courant nous nous apercevons vite que le
viaduc n’a rien d’une route plate !
Mais après ce que nous avons
grimpé, ce faux-plat montant n’a rien d’insurmontable. Le coureur déguisé en
none plaisante avec la bigoudène, les deux sont l’attraction des photographes.
C’est à ce moment précis que ma
douleur se réveille. Je sens comme un violent pincement sur la cuisse droite.
Je sursaute et ralentis aussitôt. La surprise et le moment de panique passés,
je parviens à reprendre ma course, tout doucement d’abord, puis en accélérant lentement.
Heureusement, la douleur passe vite mais je suis un peu inquiet pour la suite.
Une fois passé le deuxième
ravitaillement, nous quittons la zone autoroutière pour une route de campagne,
puis une large piste sur quelques hectomètres.
Après quinze kilomètres de route, la vigilance
n’est pas la même. Je me tords le pied dans un trou. Je ne tombe pas mais la
douleur est intense. Rien de grave heureusement, mais je reste au ralenti tant
que je n’ai pas retrouvé l’asphalte, tant par appréhension d’un nouvel incident
que par fatigue.
La descente vers Millau pourrait
être agréable, mais j’ai peur de me faire mal à nouveau si j’allonge trop la
foulée. Je profite de ma fin de course, les familles de coureurs sont là pour
applaudir, les gamins tendent la main pour que l’on tape dedans au passage.
Millau, Parc de la Victoire. 1
heures 57 minutes après le coup d’envoi. Je suis heureux de ma course, je me
suis fait plaisir, je n’ai pas (trop) souffert.
Les organisateurs ont tout fait
pour fluidifier également la zone d’arrivée. Nous sommes guidés dans des
couloirs où des scouts récupèrent nos puces de chronométrage, puis nous nous
rendons dans des allées en fonction de notre taille de tee-shirt pour retirer
le précieux textile souvenir, le sac de ravitaillement et la médaille. Aucune
attente à l’arrivée (1). Bravo.
Quand à mes deux compères. Ils
font l’un et l’autre mieux qu’en 2012, Jérémy se classe 43e en 1 h
32 et David gagne 5 minutes en 2 heures 10.
photo : VO2max.Fr |
(1) Entre David et moi, 1600 coureurs passent la ligne en 13 minutes, soit deux par seconde !
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