Dans le secret et l’anonymat de
la confession un prêtre a pour mission de récupérer les cahiers de Rose, une
femme dont on a volé la vie.
Ces cahiers révèlent à la fois la
souffrance et la résilience de Rose dans un témoignage bouleversant et malgré
tout teinté d’une lueur d’espoir.
Avec ce roman je découvrais l’auteur
Patrick BOUYSSE et son écriture parfois déroutante. « Né d’aucune femme »
est de ces romans que l’on ne veut plus lâcher après en avoir commencé la
lecture.
"Elle aurait voulu s’arrêter de marcher, se tourner vers le frais miroir aux joues rosies par la fraîcheur du matin lui expliquer les raisons de son choix. Elle n’en fit rien, par peur de trouver dans un regard transparent quelques raisons de faire demi-tour, une raison qui n’aurait jamais été suffisante, mais qu’elle aurait pu considérer comme telle dans un accès de faiblesse. Sachant cela et pas davantage que cela, elle continua d’avancer sans un mot. Les filles la suivirent en laissant la question suspendue dans l’air. Au bout d’un moment, après avoir longuement réfléchi, elle prononça des mots, comme surgis de la terre ; ils pénétrèrent la plante de ses pieds, remontèrent dans ses jambes malingres et son ventre tendu qui les avait toute portées, pour enfin parvenir dans sa bouche : « vous serez mieux là-bas, pour l’instant. » Nul minois ne protesta, se fermant sur l’instant, tentant de s’ouvrir sur le mieux et le là-bas, ce que seul un enfant peut faire, déléguer les formes du temps au profit d’un adulte en qui il n’a pas d’autre choix que de placer sa confiance."
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