Après ma pirouette de vététiste j’ai
été pris en charge par la sécurité civile grenobloise. L’hélicoptère dû faire une
escale auprès d’un autre touriste cascadeur dans une situation plus
préoccupante que la mienne car il était touché aux vertèbres et était rapatrié
sur une civière.
Aux urgences de l’hôpital de
Grenoble commence alors une longue attente, tout d’abord dans une sorte de hall
où tous les patients arrivaient. Mon attention est d’abord attirée par deux
personnes âgées un peu perdues, demandant à rentrer chez elles. Le personnel
soignant fera preuve de persuasion pour que les deux victimes subissent au
moins des examens et aient un diagnostic.
Je suis ensuite conduit dans un
couloir en attente, me dit-on, qu’un box se libère.
Finalement, je serais ausculté
dans le couloir après plusieurs heures d’attente, je comprends que le personnel
est complètement dépassé par le nombre de patients. J’apprendrai plus tard que
nous étions 70 pour seulement trois médecins.
Pour autant, l’équipe soignante
se montre très attentive, souriante et à mon écoute malgré leur surcharge de
travail.
Je vais passer de nombreuses heures
dans ce couloir à attendre et pour l’occasion écouter et entendre.
J’étais à côté de l’entrée du
bureau des soignants et cet emplacement inconfortable me permets d’entendre des
propos d’agacement et de lassitude des personnels entre eux, qui contraste avec
l’amabilité à l’égard des patients.
Je ne serai déplacé de mon
couloir que pour passer les radios et une échographie. Vers une heure du matin,
l’interne me dit que si opération il doit y avoir, celle-ci ne relève pas de l’urgence,
et devra donc être gérée après mon retour chez moi.
Je suis donc « sortant »,
au beau milieu de la nuit, en tenue de vélo, pour rentrer à mon hôtel par mes propres
moyens à 1h30 de route de là ! Je supplie de pouvoir rester jusqu’au matin,
même dans un coin, pour récupérer un peu.
Cette faveur, si l’on peut dire,
m’est accordée, mon voisin de box n’aura pas cet égard. Par box, il faut
entendre un drap blanc séparant les brancards, nous sommes une dizaine dans une
grande salle.
Je vais très peu, voire pas,
dormir et j’entends les patients interpellés les soignants, parfois dans le
calme parfois aussi avec agressivité, mais les équipes restent toujours d’égale
humeur.
Je suis sidéré d’observer le
manque de considération et de respect de la part de certains patients, mais
aussi et surtout de la part de nos dirigeants depuis plusieurs années envers des
équipes médicales surchargées et qui plus est très fortement misent à
contribution depuis plus d’un an.
Il ne suffit pas de les applaudir
à 20 heures !
(photo d'archives 2016) © Maxppp - Clementz Michel |
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