En corse, dans un petit village,
loin de tout, deux enfants du pays reprennent le bar. En quelques mois, l’affaire
attire du monde des villages voisins.
Hélas, l’auteur, croit devoir
justifier la généalogie des jeunes tenanciers et se perd dans des descriptions
historiques dont le lien avec l’histoire paraît bien éloigné, parfois même on s’y
ennuie au point d’éviter quelques pages tant on ne sait pas de qui il s’agit.
Pour le lecteur qui n’est pas
agrégé de philosophie, la lecture des dix dernières pages de l’épilogue ne s’impose
pas.
Pourquoi alors lire un tel livre
jusqu’au bout (ou presque) ? Simplement parce qu’il est magnifiquement
bien écrit et qu’il peut en être drôle.
« L’employé portait une
chemisette à rayures et une cravate hideuse et Aurélie comprit au bout de
quelques minutes qu’elle n’obtiendrait pas les explications qu’elle était venue
chercher, car il ne s’agissait que d’exercer avec une délectation répugnante un
pouvoir qui ne se manifestait que dans les caprices de son arbitraire, le
pouvoir des minables et des faibles, dont ce type en chemisette était le
représentant parfait, avec le sourire idiot et suffisant qu’il lui adressait du
haut de la citadelle imprenable de sa bêtise. »
LE SERMON SUR LA CHUTE DE ROME, de Jérôme FERRARI
Actes sud, ISBN 978-2-330-01259-5
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