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dimanche 13 juillet 2014

PARENTHÈSE BÉARNAISE


Le vent soufflait encore sur la route détrempée. Ici et là, quelques branches d’arbres jonchaient le bord de la route. Les grêlons étaient encore visibles comme des stigmates de l’orage qui venait de s’abattre sur le Béarn. Parfois, une rivière charriait son trop plein sur la route, nous obligeant à un passage au ralenti et à l’issue incertaine. Le soleil dominant à nouveau, laissait s’évaporer l’eau des champs dans un nuage de buée, ce qui donnait à la campagne une atmosphère hamiltonienne.

Assise à l’arrière, quand parfois elle levait les yeux de son smartphone, l’adolescente ronchonnait en comparant le climat du Béarn à celui de la Normandie, avec un brin de mauvaise foi dont je soupçonne l’hérédité.

La maison spacieuse est d’aménagement moderne, dotée d’une terrasse où il sera agréable de déjeuner, et d’un grand terrain dont le jardin potager est dévasté depuis la veille par les caprices célestes.

Quant aux dénigrements adolescents, ils se poursuivront longuement après la découverte de l’absence de wi-fi dans la maison !


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Mercredi, la jeune guide débutante censée nous faire visiter le musée de Pau, remplira sa mission au pas de course et -je l’ai vu- en se chronométrant, de manière à réaliser un tourisme rentable et que le plus grand nombre de groupes, peu importe leur taille, bénéficie d’une visite guidée.

Le soir, partant courir derrière la maison, je découvre avec plaisir deux circuits VTT d’une quinzaine de kilomètres, parfaitement réalisables à pied et marchant ou courant. Pour l’heure, je me satisferais en suivant le balisage trente minutes durant avant de faire demi-tour et revenir sur mes pas.



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Jeudi, première randonnée à Prades Piètat. La légende dit que la vierge serait apparue à des bergers au sommet d’une colline, la dévotion poussera les ouailles à bâtir en l’endroit une église, on ne plaisante pas avec les gens d’en haut. Aujourd’hui, le lieu de culte est aussi le départ d’une randonnée sur d’agréables sentiers, à travers bois, longeant crêtes, lisières et ruisseaux. Les récents orages nous obligeront parfois à quitter le sentier inondé en déviant par un champ. L’arrivée se fait face à la dite église, trois croix dominent la colline comme au Golghota.



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Vendredi, la météo un peu sombre nous empêchera de projeter des activités aquatiques ou montagnardes. La visite de Biarritz entre les gouttes n’est certes pas la meilleures des conditions touristiques, mais nous ne ferons pas la fine bouche. Ainsi, nous déambulons vers le Rocher de la Vierge dont la passerelle est ornée de cadenas et rubans d’Amour promettant l’éternité, puis vers les villas un petit peu cossu de la place de l’Atalaye et l’avenue de l’Impératrice. Un imperceptible enthousiasme d’adolescent nous permettra de savoir que la visite de Biarritz fut préférée à Celle de Pau au motif que la seconde nommée était plus petite (et donc proposait moins de magasins annonçant des soldes, ai-je imaginé).


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Entre les gouttes, nous visiterons également Oloron-Sainte-Marie, une des étapes de St Jacques de Compostelle (voie d’Arles) et ville qui sent le chocolat par temps de pluie en raison de la proximité des usines Lindt. Le filles ne manqueront pas d’aller dévaliser copieusement le magasin d’usine du chocolatier, ainsi qu’une boutique de fripes recommandée par le Routard et pour laquelle je préfère attendre dans la voiture en écoutant le Tour de France plutôt que de me corrompre à entrer dans un tel commerce.


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Déjà une semaine et la météo ne s’arrange pas ! Au dîner du septième jour, mon cousin Laurent, régional de l’étape –il est journaliste dans la presse locale-, nous rejoint pour la soirée. Ce fut l’occasion chaleureuse de se revoir après 8 ans, et dans des conditions plus intimes qu’une fête familiale de cent convives !


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Déjà la dernière randonnée. J’y vais seul malgré le temps incertain. Sur le plateau de Ger, à l’est de Pau, les portions passant dans les terres agricoles ne sont pas très bien balisés mais lire une carte m’est une compétence acquise. La traversée du bois de Pouey est un plaisir, entre fougères, houx et châtaigniers, je m’imprègne des sons de la forêt. Les nombreuses rivières du parcours ne sont pas toutes franchies par un pont mais les solutions ne sont jamais loin pour garder les pieds au sec. L’imposant menhir paléolithique du plateau (17 tonnes et 4,8 mètres, dont un tiers dans le sol) signe la présence d’habitants dans la région trois millénaires avant notre ère. Malgré ce vestige du passé, le clou de la randonnée sera le passage d’un chevreuil quelques mètres devant moi. Le ciel parfois menaçant m’épargnera pour ce dernier jour de vacances en Béarn, si ce n'est en lâchant quelques symboliques gouttes.


Pour cette ultime soirée, notre voisin et ancien maire du village, nous invite à prendre l’apéritif pour clore amicalement notre séjour où la chaleur n’est pas venue du ciel. 


Biarritz, avenue de l’Impératrice

Hendaye, Château de l'Abadie

Menhir du plateau de Ger


Forêt de Pouey





1 commentaire:

  1. Coucou, ch'est mi.

    - Est bin donmage d'avoèr oblié vot tchyin o vot cot Wi-fi (qué nom !) à vot moaison ! Qui ch'in otchupe quanq os êtes mie lo ?

    - Est toudi possibe ed foaire à piés un circuit ed VTT.

    - Ech warde dvant ech catieu de l'Abadie o un pié abîmé.

    - Quanq à ch'tiote qui romione suvint, qu'i m'sanne, cho i passero. Feut ête corageux et granmint patient.

    Adé

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