Samedi matin, dans le but de
rendre hommage aux dix-sept victimes assassinés par des minables pour les seuls
tords d’avoir été dessinateurs libres ou policiers ou juifs, je me suis rendu à
la marche silencieuse organisée à Nice où tout le monde braillait « Je
suis Charlie », le clivant Maire de Nice, Christian Estrosi, en tête de
cortège, son frère ennemi de prédécesseur, Jacques Peyrat, ex FN, également sur
les rangs.
Non, je ne voulais pas brandir la
pancarte que l’on m’a mis dans les mains ni crier avec eux, ce n’est pas ma
vision du recueillement. Si j’avais voulu porter une pancarte, cela aurait été « Je
suis moi, je suis choqué par l’assassinat de dix-sept personnes et fermez vos
gueules ».
Dimanche après-midi, tous les
grands de ce monde soutenaient dignement le deuil des français, parmi ces pseudos-Charlie,
citons quelques charlots :
Ali Bongo, président de la
République gabonaise dont le pays est brillamment classé 98e dans le
classement de la liberté de la presse.
« Sur les réseaux sociaux gabonais,
nombreux rappellent qu’en septembre 2012, la télévision TV+ a été attaquée par
des hommes cagoulés, après avoir subi, lors des élections de 2009, le
mitraillage de son émetteur, sans qu’une enquête n’ait été réellement menée ou
que les officiels ne s’en soient montrés émus. Aussi, un bon nombre
d’internautes gabonais se demandent pourquoi Ali Bongo ne pratique-t-il pas
chez lui ce qu’il prêche en allant participer à la marche pour Charlie Hebdo. Au Gabon, «des pères et des mères de
famille se font battre sauvagement, n’importe comment, pour justement qu’ils
renoncent à penser qu’ils peuvent jouir d’une quelconque liberté dans leur pays
et c’est ce président-là qui annonce fièrement qu’il va manifester aux côtés
d’Hollande? Moi si j’étais à Paris, j’irai manifester contre lui avec une
grosse bannière géante qui recouvrera tout un building», écrit une chroniqueuse gabonaise d’Amérique du Nord sur
son mur Facebook. »
Ma source sur ce lien
Sergueï Lavrov, ministre
russe des affaires étrangères. 148e dans le classement de la liberté
de la presse. Rappelons que depuis 2000 plus de 150 journalistes ont été tués
en Russie en raison de leurs prises de position. Plus d’une vingtaine de meurtres
sont toujours non élucidés
Ma source sur ce lien
Viktor Orban, premier
ministre hongrois, c’est un tel démocrate que le Hongrie est rebaptisée
République Soviétique de Hongrie
« Votée en décembre 2010, la très décriée loi sur les médias voulue par
Orban n'est pas une exemple en matière de liberté de la presse et de liberté d'expression, notamment avec les amendes très élevées, de
l’ordre de 650.000 €, qui peuvent être infligées aux médias et la création d’un
Conseil des médias dont les membres ont été nommés par… le Fidesz (le partie d’Orban).
Une situation qui n’a pas évolué et qui continuait d'inquiéter le commissaire aux Droits de l'homme du Conseil de l'Europe en décembre 2014.»
Je pourrais continuer avec la
Jordanie, la Turquie, et bien d’autres. Sans commentaires.
Le classement RSF de la liberté
de la presse, c'est ici.
Logique après cela que Willem
déclare « vomir sur ceux qui subitement disent être nos amis »
La cerise qui a fait déborder le
vase, c’était dimanche soir, quand France Télévision et France Inter
organisaient ensemble une soirée à l’auditorium de la Maison de la Radio ou
nombre de chanteurs sont venus pousser la chansonnette, et d’humoristes
raconter leurs blagounettes. C’est un peu dommage que Didier Porte et Stéphane
Guillon n’aient pas été invités, l’unité nationale aurait eu encore plus de
gueule.
Rappelons que Porte et Guillon se
sont fait virés de France Inter en 2010 pour avoir tenus des propos jugés
irrévérencieux par leur directeur de l’époque, Philippe Val, ancien directeur
de ….. Charlie Hebdo !
Sinon, il s’est passé quoi d’autre
ce week-end ? Il a fait beau. L’actrice Anita Ekberg est décédée.
Ah, si, j’allais oublier tant l’information
est passée inaperçue. Au Nigeria, Boko Haram a perpétré le pire massacre de sa
sinistre histoire faisant des milliers de victimes !
Les articles sur ce sujet : Jeune Afrique, Le Figaro, Slate
Je laisse à Wolinski le soin de conclure :
puis je publier sur ma page ton lien ?
RépondreSupprimerBien sûr !
SupprimerL'idée de se lever tous, ce n'est que pour montrer que nous sommes choqués, meurtris, tous, de droite ou de gauche, juifs, musulmans, chrétiens ou pas... et peu importe que l'on crie ou non. Désolé, mais moi, ça me rassure de voir que monsieur et madame tout le monde soient descendus dans la rue, aient préféré piétiner que de rester devant la télé...
RépondreSupprimerDonc BRAVO à ceux qui ont bougé leurs fesses.
Même si c'est dérisoire, même si le monde ne tourne pas rond, que les méchants restent méchants, je ne bouderais pas mon plaisir de marcher avec tout ceux qui s'insurgent. Et tant pis si c'est en mauvaise compagnie.