Cela faisait longtemps que j’en avais envie sans avoir eu l’occasion
de concrétiser le projet et c’était donc la première fois que je mettais un
pied sur l’île de beauté.
Dimanche, je retrouvais un groupe de randonneurs avec qui j’allais
partager une semaine de treck.
Afin de bien commencer, nous nous arrêtons sur une plage du Golfe de
Sagone pour une première baignade avant de rejoindre notre hôtel à Guagno les
bains. Le groupe de quatorze marcheurs et deux accompagnateurs se découvre et très
vite la convivialité et la sympathie domine.
Lundi matin, première randonnée dans la vallée des deux Sorru et les
villages de Poggiolo, Orto et Soccia. Les marches ne sont pas acharnées mais
ponctués de pauses baignades dans les rivières de montagne, l’eau et un peu
fraîche il est vrai mais elle fait du bien tant la température de l’air est
élevée.
Julien, le guide, est un passionné de l’île, ses montagnes, ses
rivières, ses sentiers et nous fait volontiers partagé son enthousiasme non
sans succès. Ici un fumoir à châtaigne, là des bruyères arborescentes, des
arbousiers, tantôt un brin d’histoire. Il est intarissable.
Mardi c’est sur un chemin de tradition pastorale que nous marchons,
croisant vaches et troupeau de chèvres sur le sentier nous conduisant à la
Chapelle Sant’Eliseu, culminant à 1 500 mètres d’altitude, avant de
redescendre vers le lac de Creno, seul lac boisé de Corse, bordé de nénuphars.
Changement de décor ensuite en rejoignant roches et rivières.
C’est à proximité d’une bergerie que nous pique-niquons mais la pause
digestive sera aussi brève que le ciel est menaçant. Fort heureusement, les
capes de pluie resteront au fond des sacs et les coupe-vent ne seront sortis que
pour la forme.
La marche suivante, entre Soccia et Letia Saint-Roch sera ponctué par
un cours d’histoire corse lié à celle de Pascal Paoli, personnage emblématique
du dix-huitième siècle qui écrira l’une des premières constitutions au monde.
C’est déjà la fin de la première partie du séjour, et laissons
derrière nous les paysages époustouflant du maquis, ses forêts, rivières,
montagnes, pâturages.
Après une pause bistrot dans le village d’Evisa, nous rejoignons la
côte et le Golfe de Porto. Le décor est bien différent sur cette route où nous
croisons quelques cochons en liberté.
L’invasion génoise du onzième siècle est très présente où de
nombreuses tours d’observations dominent encore la côte. Jeudi, nous rejoignons
le Capu Rossu pour rejoindre à pied la Tour de Turghiu. Pour ce faire nous traversons
les calanches de Piana et ses roches d’origine volcanique aux formes et
couleurs insolites.
Le retour de la marche du jour sera marqué par une petite erreur de
trajectoire, je tairais le nom de la responsable par respect de l’omerta locale
traditionnelle, d’autant que le détour n’a rallongé que de sept hectomètres à
peine si j’en crois les données de ma montre satellitaire. Néanmoins, le prétexte
fut pris pour se remettre de ses émotions avec un mojito sur un bar de plage
quelques heures plus tard.
C’est déjà le dernier jour !
C’est par une promenade en bateau que nous achevons notre circuit. Au
départ de Porto, nous faisons une brève escale au port de Girolata, ancien fief
de Barbe Rousse, puis nous longeons la magnifique réserve naturelle de Scandola,
classée ainsi en 1975, près de deux mille hectares entre terre et mer rendu
entièrement à l’état sauvage et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.
Avant de nous quitter, une dernière marche dans les callanches de Pina
pour l’apothéose du décor, pour clôturer une semaine de rêve, moins de deux
kilomètres pour la parade.
Et comme il faut bien se quitter, nous nous embrassons après un
dernier pot et l’échange des adresses de messagerie. Sans larmes mais avec le
souvenir d’une semaine que je n’ai pas vu passé.
De retour à Ajaccio, je passe la dernière soirée avec quelques amis du
groupe encore sur place, j’écris deux cartes postales et bois une dernière
Pietra.
C’est certain, mon premier séjour ne sera pas le dernier !
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