Rediffusion d'un billet de 2014, dont je parlais ce soir et qui m'amuse un peu de publier le soir ou "on est en finaaaaalllllle, on en est finaaaaaalllllle".
"La
métaphore fait parfois ressortir des expressions plus ou moins poétiques et
j’ai recensé moult façon d’exprimer son désintérêt.
Si
certains s’en battent les couilles, et fort heureusement pour eux la métaphore
les sauvent d’une atroce souffrance, d’autres préfèrent s’en battre les
couettes ou les rouflaquettes ce qui, j’en conviens, est plus distingué.
Il
semble moins violent de s’en tamponner l’oreille avec une babouche, le
coquillard avec des tibias de langouste ou la nouille avec une pelle (quoique,
pour la nouille, je ne sois pas sûr).
Nombre
aussi choisissent de n’en avoir rien à battre, à cirer, voire à branler, ce qui
est surprenant dans le sens où il n’est pas très flatteur d’exprimer ne pas
être doté d’un organe permettant cette activité manuelle. Mais je n’en ai cure
(très chic).
On
s’en soucie également comme de l’an quarante, de sa première chaussette,
chemise, pantoufle ou culotte. N’importe quel vêtement fera l’affaire.
Dans
la littérature Proust s’en fiche comme de colin-tampon : « Mais qu'il soit Dreyfusard ou non,
cela m'est parfaitement égal puisqu'il est étranger. Je m'en fiche comme de
colin-tampon. » (À la recherche
du temps perdu), et à au moins deux reprises Georges Brassens reprenait
l’expression, dans la chanson « Jeanne » (vidéo ci-dessous), mais
aussi « Le vent s’en soucie, et c’est justice, comme de
colin-tampon » (Le vent).
L’un
de nos anciens présidents de la République avouait en privé que cela lui en
touchait une sans faire bouger l’autre, mon frère ainé affirmant que notre
daron avait fait usage de cette expression bien avant le successeur de Tonton.
Plus
fréquemment, feu notre papa, s’en badigeonnait le nombril avec le pinceau de
l’indifférence. J’ai relevé ici et là des expressions similaires en remplaçant
le nombril par les testicules, qui sont décidément misent à l’épreuve dans le
sujet du jour.
Récemment,
mon ainé, avec qui je partage cette préoccupation sémantique, attribuait
l’expression paternelle à Pierre Dac, des recherches sur la toile ne m’ont pas
permis de confirmer cela, en l’attribuant, au contraire, à Achille Talon.
Ce
passionnant sujet n’est par conséquent pas tranché.
Je
conclurais par une expression qui s’applique volontiers au quotidien en
général, cela étant valable de façon permanente et universelle : Le train de la connerie roule sur les
rails de mon indifférence."
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