L’attente est longue dans le sas bondé. A 8
heures 45, un lâcher de ballons jaunes marque le premier départ et je mesure la
distance qui me sépare de ligne. Nous sommes 40 000 coureurs, je dois
attendre patiemment mon tour. Puis la foule marche lentement vers le départ,
enfin les premières foulées, les puces émettent un bip sonore au passage sur la
ligne, il est 9 h 9, les premiers sont partis depuis 24 minutes !
La chaussée est assez large pour
que la foule des coureurs ne soit pas oppressante, mais après le premier
virage, pourtant situé à 2,5 kilomètres du départ, la voie est plus étroite et
il faut encore se faire une place dans le peloton.
J’ai choisi de partir sur une
base de 5’15’’ au kilomètre, soit 3 h 42 sur le marathon, je suis loin de mon
allure habituelle (4’53’’/km à Milan), mais ma préparation ne s’est pas bien
passée et je préfère être prudent. J’ai perdu un peu de temps dans l’embouteillage
des premiers kilomètres mais je reste sur mon allure de référence jusqu’au
vingt-cinquième kilomètre où le rythme se fait plus difficile. Je choisis de
ralentir un peu, marcher au ravitaillement, et repartir peu à peu sur ma
cadence.
Dans le public nombreux, des
spectateurs brandissent des pancartes nous annonçant l’information sportive du
jour : le record du monde de marathon vient d’être battu en 2 h 2’57’’ !
Un partenaire du marathon,
fournit gracieusement des gels glucidés et des boissons énergétiques aux
coureurs sur une zone de ravitaillement spécialement dédié. Hélas, les
emballages après usage sont jetés au sol et piétinés mille fois, le sucre se
déverse alors sur la chaussée.
La sensation d’avoir des
chaussures collantes sur la route est des plus désagréable ! La solution
me viendra par hasard, en me vidant la vessie contre un bosquet, je marche sur de
l’herbe ce qui a pour effet de déssucrer mes semelles !
Trente-six kilomètres, plus que
six. Mais je dois ralentir à nouveau, les douleurs sont trop fortes. Ma foulée
ne doit plus être très académique. Je ne regarde plus ma montre pour connaître
ma vitesse mais pour calculer la distance restante que je compte en longueur du
canal niçois habituel lieu d’entraînement, puis en nombre de tours de stade.
Cela semble beaucoup plus court !
Dernier virage. Face à moi la
porte de Brandebourg. L’instant est magique ! La foule acclame les
coureurs qui en finissent. Je m’approche du monument en savourant la fin de mon
neuvième marathon. Je suis heureux de mes 3 heures 53, même si je suis loin de
mon meilleur chrono sur la distance, je pense avoir bien appréhendé mes difficultés
pendant la course alors qu’il y a trois semaines je voulais renoncer !
On me remet la traditionnelle médaille
et vais récupérer mon sac à la consigne non sans m’être désaltérer d’une bière
fraîche et réconfortante.
Mais à Berlin, si une bière est
offerte (par un sponsor), point de T-shirt finisher ! Et un T-shirt
finisher - avec la médaille- c’est le graal du marathonien, on le porte avec
fierté sur les footings de reprises, c’est le signe de nos exploits. C’est très
important !
Je rejoins le groupe peillonnais
au lieu fixé. « Est-ce que vous avez pu courir ? » et ma première
question, celle que je me suis posée plusieurs fois pendant ma course, celle
aussi qui m’a remotivé parfois.
Ils ont en effet pu franchir la
zone de course à la dernière minute. Une de nos accompagnatrices avait pu
photographier et envoyer leur passeport, puis ils ont rejoint les sas deux
minutes avant le départ. Tout cela pour un fichu bracelet en papier !
De nous quatre, David aura battu
son record personnel en 3 h 37’ !
Deux jours après être rentré de
Berlin, que peut faire un marathonien ? Se reposer bien sur, mais aussi… s’inscrire
au marathon suivant : à Nantes le 19 avril 2015 !
Un chuke din tin ju ?
RépondreSupprimerNan, nan, j'ai miu, et cho colle mie.