L’idée est belle, dépeindre une
société des enfants de mai 68, la société des ceux qui ont connu l’époque du disque
vinyle et de les retrouver à cinquante ans, devenus sages pour certains, réacs
pour d’autres, paumés, aigris, vivotant ou encore confortablement installés.
Mais à vrai dire je suis un peu
mitigé sur cette lecture.
Certes le personnage principal de
Vernon Subutex (est-ce une référence à Vernon Sullivan, pseudonyme qu’utilisa
Boris Vian ?) est attachant, son déclin est bien exprimé par l’auteure quand
elle veut utiliser un style romanesque. La galerie de personnages est un grand
tableau de l’évolution de l’homme moderne entre vingt et cinquante ans avec des
orientations parfois surprenantes.
En revanche, le style cru est à
mon goût un peu trop appuyé, l’auteur use plus du terme de « meuf »
que celui de « femme », cela peut refléter un état d’esprit des
personnages qui « baisent » mais les détails et la répétition cassent un peu l’ensemble, d’autant que Virginie Despentes peut aussi avoir un style qui
séduit.
Beaucoup de longueurs compliquées
sur des personnages sans intérêt et des épisodes sans suite (Que s’est-il
finalement passé à Barcelone entre la Hyène et la fille de son ami ? La
réponse est peut-être dans le tome II). Peut-être la capitale catalane est-elle
la caution non-parisienne du roman.
Un roman intéressant, oui, mais
de là à comparer Despentes à Balzac comme cela est précisé en quatrième de
couverture, c’est un tantinet exagéré.
Pour autant, il est dit que le
tome II est moins sombre et j’ai très envie de savoir ce qu’il arrive à Vernon.
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