Dans mon errance, je stationnais
quelques instants devant le rayon des livres numériques, communément nommés « e-books »
mais c’est plus fort que moi, lorsqu’un mot français existe je le privilégie
volontiers à l’anglicisme, exception faite toutefois pour le terme de « ghost-writter »
que je préfère au mot français de « nègre ».
Aussitôt une démonstratrice s’est
jetée (commercialement parlant) sur moi afin de me vanter tous les mérites de
cette nouvelle prouesse 2.0.
Certes, Madame, le support est
plus léger qu’un livre, plus aisé à transporter, les classiques sont
téléchargeables gratuitement, les livres récent sont 10 à 50% moins cher que leurs équivalents papiers
(tarifs que je confirme volontiers si j’en crois les propositions d’éditions
qui m’ont été faites), et encore je suis épargné de l’argument écologique.
Mais je ne suis pas prêt.
J’aime tenir un livre entre les
mains.
J’aime le choisir en le
feuilletant, en choisissant un passage au hasard, puis un autre.
J’aime lire la quatrième de
couverture
J’aime le poids d’un livre
J’aime l’odeur d’un vieux livre
J’aime regarder le nombre de
pages, de chapitres, savoir où se trouve la moitié (je suis comptable)
J’aime voir le marque-page
évoluer chaque soir quand je referme un livre pour aller me coucher
J’aime ce moment de flottement
lorsque je referme un livre pour la dernière fois, quand je savoure la fin de l’histoire,
c’est un peu comme si je disais au revoir aux personnages, à l’époque, au lieu.
On dit que le silence après une œuvre de Mozart est encore du Mozart. Le moment
où j’ai fini de lire un livre et que je m’en imprègne reste l’empreinte de l’auteur.
J’aime l’idée que le livre a une
vie. On le prête à Paul parce qu’on lui en a parlé et qu’il a eu envie de le
lire. On le donne à Pierre parce qu’on a pensé qu’il lui plairait de le lire.
Alors, je ne suis pas encore prêt
à télécharger les livres. J’y viendrais peut-être (sans doute, certainement) un
jour, mais j’ai besoin d’encore un peu de temps avant d’abandonner les pages.
4e de couverture, Vincent Delerm
Exactement. Tout pareil. Du début à la fin. La phrase la plus importante, c'est "je ne suis pas prêt".
RépondreSupprimerParce que c'est sûr qu'on y viendra. Je regrette même que ça mette tout ce temps chez moi. Surtout que dans tous les autres domaines je suis plutôt "in" heu pardon "à la page"
Tout est dit : la colonne des "pour" et des "contres" est plus ou moins à égalité, mais je préfère aussi garder le support papier.
RépondreSupprimerTu parles aussi de fin livre dans ton article, pour ma part, je ralentis volontairement la lecture quand j'arrive au bout d'une histoire que j'ai beaucoup aimé, histoire de profiter encore un peu plus et d'éviter cette petite tristesse de fin de bouquin.
Ça y est je me suis lancé, Antoine j'ai commenté !
L'invention du père noël par coca est une légende urbaine. Le père noël grassouillé et rouge apparait sous sa forme actuelle bien avant la création de la firme d'Atlanta.
RépondreSupprimerJe n'étais pas prêt moi non plus. Et puis me voilà dans l'obligation de le faire durant mon séjour nantais (orvaltais pour être précis). Le livre d'un ami en format pdf et non imprimé car en phase de correction.
RépondreSupprimerEn cours de lecture donc sur une tablette.
Les plus: page mise en mémoire, surlignage et annotation faciles, taille des lettres...
Le moins, celle que j'ai avec tout écran, la fatigue des yeux plus marquée.
Pour le reste, je souhaite que cohabite les deux versions, pour les mêmes raisons évoquées en "j'aime" ci-dessus dans le billet.