Résumé de l’épisode précédent : Boum, Aïe, Pinpon.
Je n’ai pas vraiment idée du temps qui s’est écoulé avant l’arrivée des pompiers, une voiture s’est arrêtée pour voir si nous avions besoin d’aide, le cycliste qui montait le col, et m’a donc vu tomber à quelques mètres de lui, est resté jusqu’à l’arrivée de la voiture rouge. J’ai tout de même pensé à éteindre ma montre-GPS afin de ne pas fausser les données statistiques sur un réseau social sportif où chacun aime tracer ses prouesses.
Les trois pompiers ont le geste
précis et le protocole méthodique. Ils m’enlèvent mon casque après s’être
assurés que la tête n’avait pas cognée, font un pansement au coude qui saigne,
le mollet attendra pour être soigné, et m’immobilisent le bras avec la
fermeture éclair de mon maillot après avoir délicatement retiré la manche. Je
sais maintenant pourquoi les cyclistes n’ont pas de maillots qui s’enfilent par
la tête comme un tee-shirt, c’est pour servir d’atèle provisoire !
Lors du transport, une jeune
pompière s’assure que je suis bien installé, que je n’ai pas trop mal et me
parle en permanence y compris du paysage.
À l’hôpital, la première mesure
est de prendre ma température, j’imagine que ce protocole est récent. La prise
en charge est rapide, chaque intervenant se préoccupe de ma douleur avec
toujours beaucoup de soin et de délicatesse et tout mon séjour hospitalier se
passera avec la même bienveillance et une grande disponibilité quelle que soit
l’heure du jour et de la nuit, malgré la surcharge, les difficultés du métier,
la tension de la crise sanitaire et, dans le cas d’un hôpital d’une petite ville
de province, les risques de fermetures ou de réduction de services.
Ce n’est que le lendemain matin
que j’ai vu mon épaule, peu de temps avant l’opération. J’ai compris alors les
grimaces de tous ceux qui ont regardé la blessure. Le caractère cocasse de la
situation ne m’est apparu qu’un peu plus tard.
Après ces quelques jours de pause
hospitalière tandis que les cyclistes poursuivaient leur périple que je suivais
en images, c’est à côté de Béziers, dans l’agréable décor des vignes de
Saint-Chinian, qu’une femme amoureuse et ses deux filles étaient aux petits
soins pour moi.
À domicile désormais, c’est
armé de patience que j’attends de reprendre une vie quotidienne ordinaire.
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